Deux ans apres le tremblement de terre de Janvier 2010 le gouvernement n'a pas de plan global pour resoudre le probleme de rehebergement des personnes vivant sous les tentes. En effet pres de 519.000 haitiens vivent encore sous les tentes et baches dans 758 camps pricipalement dans l'aire metropolitaine de Port-au-Prince et la moitie des debris n'a pas encore ete amassee. Le probleme d'acquisition de terrains pour construire des maisons pour les victimes du tremblement de terre est complexe. Il n'y a vraiment pas de plan de cadastre et le gouvernement n'a pas fait d'efforts pour identifier les terrains de construction ou pour resoudre les problemes poses par ces derniers.
D'octobre 2011 les agences humanitaires ont construit 96.000 abris provisoires, 4.600 nouvelles maisons et repare 6.600 selon un rapport d'Oxfam. Mais les 96.000 abris provisoires construits risquent de se transformer en abris permanents. Une enquete devrait etre menee sur ces maisons construites et reparees pour juger de la surete de la construction tant au point de vue du respect des normes de construction en vigueur que des normes parasismiques et cycloniques. Les abris provisoires construits sont en majorite en bois, sont relativement couteux et ne peuvent resister qu'a quelques saisons feroces de cyclones.
Entre-temps 126.000 personnes deplacees confrontent des menaces de deguerpissement force. Les proprietaires de terrains prives veulent des revenus de loyer et les gouvernements municipaux considerent les tentes comme des reperes de bandits. Le gouvernement central n'a pas de plan pour compenser les proprietaires de lots de terre afin que les personnes logees puissent y demeurer jusqu'a une relocalisation permanente.
La Reconstruction fonctionnne a pas de tortue
Le processus de Reconstruction a marche lentement et pas tres effectivement. Le gouvernement actuel fait des promesses de rehebergement des personnes deplacees mais son plan d'execution a ce sujet n'est pas connu et il n'engage pas la population dans la direction du processus de reconstruction. Les pays donateurs ont contribue a la lenteur de la Reconstruction et durant l'annee 2010-2011 seulement 43% des $4.6 billions promis ont ete verses. De plus l'experience de la Commission Interimaire pour la Reconstruction a ete un echec.
Le gouvernement actuel demeure hesitant a exproprier les terres pour construire de nouvelles maisons. Sa priorite actuelle est la relocalisation de 30.000 personnes vivant dans six camps localises dans les places publiques de Port-au-Prince. Ces personnes viennent de 6 quartiers pauvres de la capitale. De plus 28.000 personnes vivant dans des maisons endommagees beneficieront du programme 16/6 qui accorde un don de $500 aux actuels locataires et $3.500 aux proprietaires pour reparer leur maison et permettre aux locataires revenus d'y demeurer sans payer de loyer pendant une periode de deux a cinq ans. Le gouvernement se chargera de l'evaluation des maisons repareees. Le gouvernement ne dispose que $36 millions des $78 millions devolus a ce projet et les pays donateurs ont verse moins de la moitie des $97 millions promis pour l'annee 2011.
Haiti a besoin d'un plan clair de logement et de rehebergement avec un calendrier d'actions pour la relocalisation complete et permanente des personnes vivant sous les tentes. Le gouvernement ne doit pas s'enorgueillir d'avoir permis a certaines personnes deplacees de ne plus vivre sous les tentes quand bon nombre de ces personnes ont ete deguerpies des camps de force ou amiablement sans qu'on connaisse si elles soient relogees dans des abris decents ou non. Il ne s'agit pas de vider les camps mais que les personnes relocaliseees aient des conditions de logement et de vies plus decentes comparativement a la situation infernale vecue dans les camps de concentration. De plus la question d'abris provisoires doit etre posee autrement ils deviendront des abris permanents. De plus le gouvernement a refuse d'engager l'expertise de l'Entreprise Publique de Promotion des Logements Sociaux mais celle-ci s'est revelee efficace dans la construction de maisons capables de resister aux severes intemperies.
Le gouvernement doit accelerer le processus de la Reconstruction et permettre aux Haitiens de participer a la planification, la direction et l'evaluation du processus de Reconstruction. Le gouvernement doit creer une agence nationale de Reconstruction pour remplacer la Commission Interimaire de Reconstruction. Il doit aussi etablir ou revitaliser les mecanismes de coordination locaux et nationaux. Il doit impliquer, consulter, engager et communiquer avec les Haitiens en vue d'etablir un plan de deveveloppement et de Reconstruction humanitaire et equitable. Il doit etablir un plan clair de Reconstruction pour la construction de nouvelles maisons, la reparation des maisons existantes, le demolissement des batiments severement endommages et la reconstruction de ces derniers, la resolution du probleme des terres, un budget, un calendrier d'actions pour la relocalisation rapide et effective des deplaces. Il doit aussi eviter les problemes de deguerpissement des lots de terre en resolvant le conflit entre les proprietires et les envahisseurs. Un tel probleme ne pourrait etre resolu qu'en offrant a ces derniers des terrains publics pour construire efficacement ou construire des logements sociaux. Offrir des espaces publics aux gens de faibles revenus por construire leur propre maison sans la subvention et la supervision des organismes d'Etat responsables c'est encourager la bidonvillisation, la pauvrete et la planification de degats materiels et humains comparables a ceux vecus lors du tremblement de terre du 12 Janvier 2010. Le gouvernement doit gerer efficacement l'aide internationale, chercher des moyens creatifs de financement interne et de realisation des projets nationaux de developpement et de Reconstruction. L'Etat doit activement combattre la corruption et exiger aux redevables de payer les taxes. De plus il ne faut pas compter uniquement sur des millions pour realiser certaines choses. L'experience a montre que ces millions reviennent a leurs donateurs. L'engagement ds ressources humaines et materielles nationales peuvent compenser des millions que le pays attend et qui ont des effets devastateurs. L'Etat doit regulariser les organisations internationales et non-gouvernementales operant dans le pays et c'est le role du Parlement de voter des lois y relatives.
The purpose of this blog is to educate and to discuss about Haiti natural disasters with a focus on seismic activity and vulnerability, to report general information in regard to the jan 12th 2010 Haiti earthquake and to the world earthquakes. It also focuses on the Haiti reconstruction efforts and stresses the need to use structural and seismic design or paraseismic construction techniques in the building of physical infrastructures
Le but de ce blog est d'eduquer et de discuter a propos des desastres naturels avec un focus sur l'activite et la vulnerabilite sismique, de reporter des informations generales relatives au tremblement de terre d'Haiti du 12 janvier 2010 et aux tremblements de terre du monde. Il met l'accent sur les efforts de reconstruction d'Haiti et la necessite d'utiliser des techniques de conception des structures de batiments et construction parasismique dans la construction des infrastructures physiques.
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Saturday, January 21, 2012
Saturday, October 22, 2011
When will the about 600,000 people living in the tents be relocated into permanent housing with decent living conditions?
Following the 2010 Haiti's earthquake the Preval government has issued the "Plan de Reconstruction et Refondation d'Haiti" (Plan of Reconstruction and Rebuilding of Haiti). Although limited this plan went beyond the rebuilding of physical infrastructures to a plan tied to restricted national development aligned with the established plan for Haiti during the last decades. The Haiti Reconstruction actions were characterized by the struggle of the different state bodies to control the apparatus of the Reconstruction and the inefficiency the Haiti Reconstruction Interim Commission. President Michel Martelly during his campaign stated clearly that one of his priorities if elected would be the relocation of the earthquake victims out of tents. However his first actions as the head of State demonstrated that he has no housing resettlement plan and strategy to move all the victims out of tents. His plan is part of the demagogy of local and international organizations of a faux semblant or apparency of Reconstruction. President Martelly praised himself of two initiatives: the Central bank loan program and the the plan to move out people living in six tents back in their neighborhood. The loan program seemed to favor those who are not living in the tents to build their homes. Even in this case it would be difficult for low income working people to get a housing loan when we know that bank loan conditions are not lenient for this category. The second plan has come under criticisms of evictions out the camps with violence and lack of participation in the decision-making process of the directly concerned people.
Jacqueline Charles in the Miami Herald reported that families have been moved out of the camps according to this plan. They have been receiving $500 in rental subsidies according to this plan. However people living in several of these camps have been brutally evicted.. This is in stark contrast of a humanitarian and compassionate effort of helping people who suffered of all kinds of tragedy (natural and human). According to an expert even in a scenario of success of the program its effectiveness is limited:
" If the program succeeds it will touch only 5000 families or 4% of the camp population. One hundred and ninety families have already moved out of the first camp at place Saint-Pierre. Five thousand families are expected to move out of the two camps Place Saint Pierre and Place Boyer at the and of November. Four percent of the current camp population are expected to move in to permanent housing by March 2012".
The Institute Justice and Democracy in Hait (IJDH) and the University of San Francisco School of Law stressed in their report the lack of progress of this plan and the evictions taken place in six camps involved in the plan:
The Sylvio Cator camp was closed in July and the Saint Pierre camp has been partially closed. The Sylvio Cator camp has been closed without a court order according to the law and people's belonging have been destroyed.. Another camp across Saint Anne's church is subject of the same fate in the next days.
According to the report of the two institutions mentioned above the conditions of living in the 5 other remaining camps are desperate with lack of food and drinking water. The report also stated that 82% of people living in the camps said they were not consulted about their opinion in the closure of the camp.
Concerning the victims evicted from Sylvio Cator stade the report stated that violence was used during the eviction by the Haitian authorities. They described that the living and security conditions in the Bicentenaire new camp are worse than those of Sylvio Cator.
The lack of adequate solutions to the housing crisis led Mark Schneider of the International Crisis group to tell the Miami Herald " Haiti's failure to adopt a national housing resettlement and integration strategy stands as the most glaring failure of the past year".
The IJD and USF recommend participation of the people in the housing decision making process, accountability to those who are more affected and more durable solutions.
The report concluded that from the international perspective of aid that Haitians at all levels from the government to the communities should have the opportunities to participate in the decision-making processes affecting their lives.
Yves Simon, Educator
http://www.cepr.net/index.php/relief-and-reconstruction-watch/
Jacqueline Charles in the Miami Herald reported that families have been moved out of the camps according to this plan. They have been receiving $500 in rental subsidies according to this plan. However people living in several of these camps have been brutally evicted.. This is in stark contrast of a humanitarian and compassionate effort of helping people who suffered of all kinds of tragedy (natural and human). According to an expert even in a scenario of success of the program its effectiveness is limited:
" If the program succeeds it will touch only 5000 families or 4% of the camp population. One hundred and ninety families have already moved out of the first camp at place Saint-Pierre. Five thousand families are expected to move out of the two camps Place Saint Pierre and Place Boyer at the and of November. Four percent of the current camp population are expected to move in to permanent housing by March 2012".
The Institute Justice and Democracy in Hait (IJDH) and the University of San Francisco School of Law stressed in their report the lack of progress of this plan and the evictions taken place in six camps involved in the plan:
The Sylvio Cator camp was closed in July and the Saint Pierre camp has been partially closed. The Sylvio Cator camp has been closed without a court order according to the law and people's belonging have been destroyed.. Another camp across Saint Anne's church is subject of the same fate in the next days.
According to the report of the two institutions mentioned above the conditions of living in the 5 other remaining camps are desperate with lack of food and drinking water. The report also stated that 82% of people living in the camps said they were not consulted about their opinion in the closure of the camp.
Concerning the victims evicted from Sylvio Cator stade the report stated that violence was used during the eviction by the Haitian authorities. They described that the living and security conditions in the Bicentenaire new camp are worse than those of Sylvio Cator.
The lack of adequate solutions to the housing crisis led Mark Schneider of the International Crisis group to tell the Miami Herald " Haiti's failure to adopt a national housing resettlement and integration strategy stands as the most glaring failure of the past year".
The IJD and USF recommend participation of the people in the housing decision making process, accountability to those who are more affected and more durable solutions.
The report concluded that from the international perspective of aid that Haitians at all levels from the government to the communities should have the opportunities to participate in the decision-making processes affecting their lives.
Yves Simon, Educator
http://www.cepr.net/index.php/relief-and-reconstruction-watch/
Monday, September 5, 2011
Haiti Reconstruction: Analyse
« On transite vers quoi? »
Partie 1 de 3
Par Ayiti Kale Je
Léogâne, 23 août 2011 – Bleu, rose, blanc ou vert. Plastique, contreplaqué, acier ou deux par quatre. Ce sont les couleurs et les matériaux dont sont construits près de 90 000 petites maisons qui parsèment le flanc des collines dans les bidonvilles et la campagne haïtienne touchées par le séisme.Mais qui reçoit les « abris transitoires », aussi appelés T-Shelters, d’après le nom anglais « Transitional Shelter »? Et, comme se demandait le directeur d’une agence de l’ONU à propos du terme « transitoire » : « On transite vers quoi? »
Qu’est-ce qu’un abri?
Un T-Shelter c’est une de ces maisonnettes construites par les agences et les organisations humanitaires, qui font partie intégrante de toute boîte à outils d’hébergement après sinistre.
L’abri transitionnel sert à fournir aux familles sinistrées un espace habitable, couvert et sûr, un environnement sain qui protège leur vie privée et leur dignité en période de transition entre une catastrophe naturelle et le retour à une situation plus permanente, selon Safer Homes, Stronger Communities, un manuel financé par la Banque Mondiale, « un manuel sur la reconstruction après une catastrophe naturelle ».

Source: Shelter Cluster (novembre 2010)
La construction d’abris transitoires pour les réfugiés se déroule dans l’une des deux périodes après une catastrophe, soit la distribution d’abris d’urgence (tentes) et la construction d’urgence de T-Shelter, avant la reconstruction de logements permanents.En moyenne, un T-Shelter n’a qu’une seule chambre, mesure entre 12 à 18 m2 et dure au moins trois ans. Sa durée de vie dépend de la conception et de la fabrication, car certains sont faits des simples planches de bois, bordées de plastique, parfois sans portes ni fenêtres, tandis que d´autres ont une ossature de bois ou de métal et des murs de bois ou de plastique.
À peu près 100 pourcent d’entre eux sont recouverts de tôle. Certains sont appelés « semi-permanents » parce que leurs fondations et leurs murs pourront éventuellement faire partie d'une maison permanente et plus grande, si – bien étendu –les bénéficiaires ont les moyennes économiques pour le faire.
Ils sont également différents en termes de coût. Leur prix peut varier de 1200 $, sans la main d’œuvre – comme ceux qui ont une armature d'acier et de plastique, fournis par la « Cooperative Housing Foundation International » – jusqu’à 4300 $ et plus. Le « Shelter Cluster » (groupement sur l'abri), le mécanisme qui devrait coordonner – mais qui n'a pas de pouvoir coercitif sur - toutes les agences et organisations reliées aux questions d’abri, ont tenté d’en évaluer le prix lors d’une récente étude, sans toujours y parvenir. (Le système Cluster est utilisé par les agences humanitaires après les catastropes. Voir Le Système Cluster en Haïti pour plus de détail. Read more
Wednesday, August 10, 2011
By Janet Reitman
August 4, 2011 1:35 PM ET
JUAN BARRETO/AFP
One night, a heavy rainstorm reduced much of the golf course to mud. Penn turned to Lt. Gen. Ken Keen, commander of the U.S. military's Joint Task Force Haiti, a 22,000-strong deployment, which was helping to lead the international relief effort. Keen immediately assigned the Army Corps of Engineers to come up with a drainage plan. Before the work could begin, however, some 5,000 refugees would have to leave the golf course. The question was where to put them.
After Penn and Keen met with U.S. and Haitian officials, it was generally agreed that the best option was to relocate the refugees to an area roughly nine miles north of the capital called Corail-Cesselesse, which had recently been commandeered by the Haitian government. The area was secure, and believed to be less vulnerable to flooding than the makeshift camp. "It wasn't the ideal circumstance, but it was safe," recalls Keen. "Given the choice of living in a riverbed that was surely going to be flooded or being safe in Corail, it was a decision made out of necessity."
It fell to Penn to explain the situation to the Haitians. So he took his translator and walked to the bottom of the golf course, where some of the refugees' leaders had gathered. The men were suspicious of Penn, believing him to be in cahoots with Haiti's wealthy landowners, a small and privileged elite who had ruled the country for generations and were now trying to forcibly evict many refugees from their land, often at the point of a gun. To the people living in Penn's camp, the "optional relocation" he was proposing smacked of a prelude to a larger, mandatory exodus.
"Look," said the actor, sitting down with the Haitians in a tent. "I don't give a fuck about the rich guys who own this club." He didn't even want them to leave, he said, but what was the choice? He pulled out a map of the drainage plan the military engineers had devised. Those ditches were a necessity, he said — without them, thousands of people might die in a mudslide or flood. Then he took out a Google Earth photo of Corail, a wide swath of land, some 18,000 acres, and laid out the proposal: Each family that agreed to move to Corail would get $50, courtesy of the American Red Cross, and a hygiene kit. They would also get shelter, food rations, clean water, free medical care and a school for their kids. And they would be first in line for jobs in Korean-owned garment factories that the Haitian government pledged would soon be built in the area.
"That's the plan," Penn said. "We'll step outside, you guys decide. If it were me, I would take my kids out there rather than stay here."
Within days, thousands of refugees had agreed to move to Corail. On Saturday, April 10th, 2010, the first group left the golf course in a caravan of buses, the exodus chaperoned by United Nations peacekeepers. They arrived, disembarking onto a dusty, cactus-strewn patch of land in the shadow of a denuded mountain that turned out to be as vulnerable to the elements as the golf course. Their new homes — bright white tents set up on the baking gravel — were both hot and flimsy; three months after the refugees arrived, hundreds of the tents would blow away in a heavy windstorm. There were no schools, no markets, and the closest hospital was miles away. There were also no jobs, as the hoped-for factories would not be built for months — or even years. To return to the city meant a long walk to a bus stop followed by a several-hour commute. They were marooned.
"I went out there with our engineers, and we were all like, 'What is this? It looks like Chad,'" recalls Julie Schindall, a spokeswoman for the relief organization Oxfam, which signed on to build latrines and provide water to Corail. "I have no idea how they selected that camp. It was all done very last minute — we had to set the entire structure up in a week."
In the aftermath of the move, no one in the State Department or the Haitian government seemed willing to take responsibility for the relocation — or even for the rationale behind it. "I've yet to see any evidence that proves that anyone was in more danger on the golf course than they would have been anywhere else — though everybody in Haiti thinks they were," says a senior U.N. official who asked not to be identified. "What the move proved was that it's possible to 'save' 5,000 people if you say they're in a dangerous situation and put them in what you call a safe situation. It was the most grotesque act of cynicism that I've seen for some time."
Penn, for one, admits that Corail was a problematic choice. "It's a very vulnerable area," he says, adding that he realized this immediately, having toured the site soon after it was selected. "It struck me as desolate, but we had an emergency, and this was an emergency-relocation area — I never said it was anything else," he insists. "I feel like shit. I hope those guys are OK when it rains out there. I feel an extra responsibility — of course I do. But we were betrayed." Penn says he was assured by international monitors and aid agencies that Corail was a safe place to live, and that shelters would be built within three months. A year later, the shelters, constructed of crude plywood, were just being completed. There were still no hospitals and no factory jobs: Corail, it turns out, doesn't have enough water to supply the garment manufacturers who promised to locate there.
But the lure of would-be jobs has driven a mass migration of Haitians to the land abutting Corail. By the first anniversary of the earthquake, the population of the once-deserted territory had swelled to more than 100,000 people. "It was like the gold rush," says one U.N. official, close to the process. "Within about a week of people moving to Corail, you had all these other people rushing out there to stake their claim. People were up there buying and selling plots of land — completely illegally." The going rate, she says, was about $1,000 a plot.
Dubbed "Canaan," after the biblical promised land, the Corail region is now one of Haiti's 10 largest cities, as well as its largest and most squalid camp, a bitter irony lost on no one involved in the relief effort. "Corail is a ton of people living in a flux state, without safe shelter, who don't know what the future holds," says Schindall. "It's Haiti post-earthquake in a nutshell."
It wasn't supposed to be this way. In the immediate aftermath of the earthquake on January 12th, 2010, the international community resolved not only to rebuild Haiti, but also to establish new and more efficient models for dispensing humanitarian aid. President Obama, calling the tragedy "cruel and incomprehensible," pledged "every element of our national capacity" to the response. Former Presidents George W. Bush and Bill Clinton created a special fund for Haiti; the American Red Cross launched a wildly successful appeal, raising close to $500 million in one year. In total, an estimated one in two American households donated more than $1.4 billion to Haiti relief, with close to $11 billion more for reconstruction pledged by donor countries and financial institutions. "We will be here today, tomorrow and for the time ahead," Secretary of State Hillary Clinton promised during a post-quake visit to Port-au-Prince.
American and international officials gave their plan for Haiti a simple and compelling name: Building Back Better, a term that came into vogue after the tsunami that struck Asia in 2004, and that has since become something of a mantra in the development world. In a radical shift away from traditional approaches to foreign aid, "building back better" attempts to go beyond simple relief and not only to rebuild shattered structures, but to restructure, in a sense, shattered societies. At the forefront of this effort is private-sector investment being leveraged to build the kind of infrastructure needed to promote economic development and attract foreign corporations: roads, power lines, factories, markets. "The hope," explains Matthew Bishop, co-author of Philanthrocapitalism: How the Rich Can Save the World, "is that using the private sector will be a lot more efficient. Traditional aid has been extremely wasteful. When it is allowed to take the lead, the private sector is more likely to try something new or entrepreneurial."
But despite all that has been promised, almost nothing has been built back in Haiti, better or otherwise. Within Port-au-Prince, some 3 million people languish in permanent misery, subject to myriad experiments at "fixing" a nation that, to those who are attempting it, stubbornly refuses to be fixed. Mountains of rubble remain in the streets, hundreds of thousands of people continue to live in weather-beaten tents, and cholera, a disease that hadn't been seen in Haiti for 60 years, has swept over the land, infecting more than a quarter million people.
In the midst of such suffering, only a fraction of the money devoted to Haitian relief has actually been spent. This May, the U.S. Government Accountability Office reported that of the $1.14 billion allocated by Congress for Haiti last year, only $184 million has been "obligated." In a letter to the Obama administration this spring, 53 Democratic members of Congress blasted the "appalling" conditions in the refugee camps. "The unprecedented relief effort has given way to a sluggish, at best, reconstruction effort," said Rep. Barbara Lee, who is demanding an accounting of how the relief money is being spent. There is, she said, a "lack of urgency on the part of the international community."
Sunday, March 20, 2011
Haiti Reconstruction: de projets en projets
Le lundi 1er mars 2011, la Commission pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH), dirigée par l’ancien président des Etats-Unis William J. Clinton qui est aussi représentant spécial de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et le Premier ministre haïtien Jean Max Bellerive a tenu sa cinquième réunion au Karibe Convention Center situé à Juvénat, Pétion-Ville. La CIRH a été créée en avril 2010 pour coordonner la reconstruction d’Haïti.
Plus les mois s’écoulent, c’est la confusion totale autour et même au sein de l’organisme. On ne sait pas exactement ce que coordonne la CIRH. Il semblerait que l’organisation est là seulement pour approuver des projets. Treize ont été approuvés pour un montant de 255 millions de dollars au cours de cette réunion, mais qui va implémenter ces projets ? La CIRH a déjà approuvé des projets pour plus d’un milliard de dollars. Elle peut toujours approuver des projets à n’en plus finir. Rien ne dit qu’ils vont être mis à exécution. Car, d’après le Dr Réginald Boulos « La CIRH ne dispose d’aucun moyen d’influencer le processus de déblocage des fonds promis à Haïti. » Mais elle à les moyens, pas très honnête semble-t-il, pour choisir des firmes nord-américaines. L’agence en ligne AlterPresse nous apprend que « la France a protesté contre la procédure appliquée pour retenir une firme qui aura à mettre en place un bureau intitulé « Performance Anti-Corruption Office (PAO). La firme sélectionnée est la multinationale américaine Price Warehouse and Coopers. » Entre temps, le Japon et l’Espagne se sont intégrés au sein de la CIRH et ils ont contribué chacun 30 millions de dollars.
N’est-ce pas sarcastique : On pratique la corruption pour mettre en place un bureau anti-corruption ! La Norvège a aussi exprimé des réserves sur la méthode de travail de la CIRH. « Lors du vote (des 13 projets) deux membres se sont abstenus dont un représentant d’une grande institution financière internationale…..D’autre part, le plan stratégique mis au point en décembre 2010 pour les actions à entreprendre durant les 8 prochains mois a été partiellement discuté. Les thèmes concernant l’énergie, le logement, l’enlèvement des débris, l’eau et l’assainissement ont été abordés….» ce qui veut dire : rien en fait n’a été conclu. « Les autres axes relatifs à la santé, la création d’emploi, l’éducation etc. ont été reportés à une prochaine réunion prévue pour le 8 avril. »(Idem) On aimerait savoir le montant débourser, pour épuiser le temps en palabres, pour cette cinquième réunion ? Au cours de la réunion, le représentant du Brésil, M. Antonio Pereira, voyant peut être qu’on est en train de ridiculiser le pays à fait savoir que « les projets que nous finançons doivent pouvoir s’appliquer à Haïti. Sinon on va approuver des projets non-adaptés. » Déjà, les chefs d’Etats de la CARICOM au cours de leur 22 ème réunion, où avait pris part le président de la République René Préval, tenue récemment avaient émis de sérieux réserves concernant la CIRH. « Les chefs d’Etats recommandent une révision des méthodes de travail afin de garantir que les priorités du gouvernement haïtien soient prises en compte dans un contexte d’urgence. » Ces chefs d’Etats pensent que « les projets approuvés ne reflètent pas les priorités immédiates alors que leur mise en œuvre est incertaine. » C’est tout dit ! Et, certainement René Préval a endossé ces déclarations.
Mais, pour Jean Max Bellerive Premier ministre tout est parfait. Il se positionne. Il porte ombrage au président Préval et semble même le défier. Car ce dernier est aujourd’hui décrier par la « communauté internationale ». Bellerive a eu même l’impudence d’avancer que « la CIRH est un atout pour la souveraineté d’Haïti. » On voit pourquoi, qu’avec de tel dirigeant, le pays sombre. Et, l’avenir proche n’est pas trop encourageant avec Martelly ou Manigat à la tête du pays. D’ailleurs, ils avaient avalisé la CIRH sans aucune critique le 15 février dernier (voir Haïti Progrès Vol 28 # 38).
Parallèlement à la CIRH il y a un autre organisme dont le public n’entend pas beaucoup parler. C’est le Fonds pour la reconstruction d’Haïti (FRH). Apparemment, il est dirigé par le ministre des Finances Ronald Beaudin qui en est son président. Tout comme la CIRH avec Bellerive, qui n’est qu’un figurant, le FRH, qui est une structure dit-on spéciale de la Banque Mondiale, a à sa tête un administrateur. Le vrai patron est donc M. Joseph Leitman. « Le FRH a déjà financé 15 projets, dont un projet de 68 millions de dollars, en vue du ramassage des débris » a indiqué Leitman qui a poursuivi en disant que « 65 millions de dollars approuvés par le fonds sont alloués à la construction de logements. » M. Beaudin a précisé qu’ « une superficie d 396 carreaux de terre est disponible pour accueillir ces logements de toute catégorie sociale. 140 carreaux sont disponibles dans la zone de Gressier, 200 carreaux au pied du morne à Cabri, 50 à la sortie nord de Port-au-Prince, et une parcelle dans la commune de Tabarre. » On peut déjà prévoir que la majorité de ces logements ne seront pas pour les démunis qui vivent sous les tentes. Ronald Beaudin a continué en expliquant que « c’est seulement une petite partie des projets approuvés par la CIRH qui sont financés par le Fonds. D’autres projets sont financés au plan bilatéral et par différentes organisations pour plus d’un milliard de dollars. » Donc, c’est cette entité qui semble être le vrai moteur de la reconstruction ? Reconstruction qui se fera bien sur selon les normes de l’étranger.
Source: Haiti Progres
Saturday, November 27, 2010
Haiti Reconstruction and Elections
By Jean-Junior Joseph on Friday, November 26, 2010 at 12:01am
Deux nouvelles importantes :
1. Hier au Cap-Haitien, la foule attendait le poulain du Palais National. L'animateur faisait un « warm up » en demandant à la foule du stand étant : « 4 + 6 » =… ? Au lieu de crier 10, la foule répondait à l'unisson, 4 + 6 = 8 ! Il faut noter que le numéro 8 appartient à Michel MARTELLY. Puis l'on chantait Mirlande et Micky « se pa lajan non, se volonte oui ». L'équipe restait bredouille. La machine ne démarrait pas.
2. Aujourd'hui, 25 novembre, sur l'espace de Port-au-Prince, l'on jetait des photos du poulain de Préval à partir d'un petit avion, le peuple se sentant frustré de cette démonstration de richesse piétinait les photos et scandait le nom de Mirlande Manigat, exhibait aussi les photos de Michel Martelly.
Maintenant, ne soyons pas naïfs. Le plan de INITE est le suivant :
1. Le contrôle exclusif des 1,485 centres de votes, la supervision des procès-verbaux. Faut-il rappeler qu'en moyenne, on aura quelques 23,000 procès-verbaux sur les dix (10) départements géographiques. Chaque procès-verbal peut contenir au maximum 400 électeurs. Le MANDATAIRE du Candidat-Gagnant reçoit un procès-verbal dument signé en plusieurs copies originales. Durant le dépouillement des procès-verbaux, si INITE investit largement (argent, transport, logistiques) dans les mandataires, les résultats leur seront favorables sur les quelques 23,000 procès-verbaux. Ils ont assez d'argent pour embaucher 12,000 mandataires. Attention ! Chacun des 18 candidats a droit à 12,000 mandataires sur le territoire de la République. Les six (6) premiers candidats du sondage BRIDES peuvent se solidariser pour surveiller INITE dès 6 heures du matin jusqu'au dernier comptage.
2. Dans les 1,485 centres de votes, rappelons que les quelques 23,000 procès-verbaux (400 votes par procès-verbal)… les mandataires peuvent communiquer par SMS les résultats des VOTES. Donc c'est la formule de publication dans moins de 24 heures. Je rappelle que les chiffres par SMS peuvent être toujours vérifiés sur les quelques 23,000 procès-verbaux.
3. INITE sait stratégiquement que la victoire aux élections, c'est l'AVANT-JOUR, le JOUR du 28 novembre, l'APRÈS-JOUR. L'avant-jour dans le transfert des urnes (MINUSTAH est responsable du transport des urnes). Le jour : INITE pourrait injecter un million de dollars US pour des mises en place en louant des taxi-motos, distribuer beaucoup d'argent et faire voter les « morts. » L'après-jour dans le transport des « urnes scellées et les procès-verbaux. »
4. Dollariser la PRESSE pour ne pas dénoncer les magouilles.
5. S'arranger autour des bureaux de votes pour faire VOTER plusieurs fois dans les autres départements géographiques.
INITE n'est pas aux élections pour perdre malgré l'archi-impopularité de son candidat. A regarder les sondages, il s'agit de 100% - 20,10% = 79.9%. Il faudra beaucoup de forcing a INITE pour passer au second tour car Michel MARTELLY a change les donnes de la campagne.
Aidez les uns et les autres à identifier leur centre de vote en cliquant ici et en introduisant les 17 chiffres de la Carte d'Identification Nationale (CIN) :
http://www.cephaiti2010.org/index.php?option=com_wrapper&view=wrapper&Itemid=218.
La DIASPORA qui a accès à INTERNET peut aider. C'est superbement efficace.
Haiti Elections Dimanche 28 Novembre 2010
Manifestation contre les elections
Click here for the latest news
Ecoutez ce temoin oculaire faisant un reportage de ce qui s'etait passe le dimanche 28 novembre 2010
Conference des 12 candidats le 28 Novembre 2010
Haiti-Élections : « Je serai présidente », déclare Myrlande Manigat
mercredi 1er décembre 2010
P-au-P., 1 déc. 2010 [AlterPresse] --- La candidate à la présidence Myrlande Manigat s’est proclamée ce 1er décembre vainqueur des élections du 28 novembre en Haïti.
« Je sais et vous vous savez que je serai présidente du pays », parce que telle est, selon elle, la volonté du peuple.
Manigat s’est exprimée ainsi lors d’une conférence de presse, 72 heures après le scrutin présidentiel et législatif, entaché d’irrégularités et de fraudes.
Haïti-Élections : Une faible participation à cause de nombreuses irrégularités
mercredi 1er décembre 2010
P-au-P, 1er déc. 2010 [AlterPresse] --- La plateforme des organisations haïtiennes des Droits humains (POHDH) et plusieurs autres organisations sociales affirment avoir constaté une faible participation de la population haïtienne, en partie à cause de nombreuses irrégularités qu’elles dénoncent dans un bilan d’observation présenté le 30 novembre à la presse.
« Le retard dans l’ouverture des bureaux de vote, l’absence de noms des électeurs sur les listes électorales et un non-accès aux Cartes d’Identification Nationales (CIN) – servant de carte de électorale- » sont les principales causes qui expliquent cette faible participation, selon les déclarations faites à la presse par les responsables de la POHDH ainsi que de la Plateforme Haitienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA), la Solidarité des Femmes Haitiennes (SOFA) et l’organisation Justice et Paix.
« Plus de la moitié des gens n’avait pas trouvé leur nom sur les listes électorales… ce qui a engendré de la frustration chez elle », soutiennent les organisations, alors que la population avait pourtant « une forte détermination » à se rendre aux urnes, font-elles remarquer.
Les organisations déplorent que « dès 10 heures du matin, les bulletins étaient éparpillés dans les rues dans diverses régions ».
Haiti Elections et Cote d'ivoire Elections: deux nations soeurs heritant la meme langue coloniale et les memes origines ancestrales
European Commission official hints at sanctions in Ivory Coast dispute
By the CNN Wire Staff
December 6, 2010 9:39 a.m. EST
Thabo Mbeki has been sent by the African Union to meet both sides in Ivory Coast.
STORY HIGHLIGHTS
* NEW: European Commission official says sanctions are possibility
* Former South African president in Ivory Coast to resolve crisis
* Both Laurent Gbagbo and Alassane Ouattara claim presidency
Abidjan, Ivory Coast (CNN) -- A European Commission spokeswoman hinted Monday at the possibility of sanctions against the Ivory Coast if the country is unable to resolve its disputed presidential election.
Catherine Ashton, vice president of the commission and the European Union's high representative for foreign affairs and security policy, would consider sanctions "if there isn't a swift resolution to the crisis," commission spokeswoman Angela Filote said.
Filote declined further comment on the threat of sanctions, which comes two days after rival presidential candidates each claimed office and a day after former South African President Thabo Mbeki arrived Sunday on an emergency mission.
Incumbent Laurent Gbagbo defied international appeals to step aside and was sworn in Saturday as the new president in a formal ceremony inside the presidential palace. The ceremony was broadcast live on television.
Less than a hour-and-a-half later, his rival, Alassane Ouattara, told reporters that he, too, had taken the oath of office and asked Prime Minister Guillaume Soro to form a new government.
Mbeki, sent by the African Union, met with Gbagbo and the U.N. special envoy to the country in Abidjan before meeting with Ouattara, according to Mbeki's spokesman, Mukoni Ratshitanga.
Mbeki met with Gbagbo at the presidential residence and with Ouattara at an Abdijan hotel he is using as a headquarters. He was also to meet with the electoral commissions and the nation's Constitutional Council. Mbeki told reporters he was sent by the African Union to hear out all the parties and make recommendations. He said he would issue a statement later.
Ouattara told reporters he was "honored to receive Mbeki as the president of Ivory Coast."
Meanwhile, a Soro spokesman said the prime minister presented the new government that Ouattara told him to form.
But Gbagbo announced that he had designated his own prime minister in nationally televised address Sunday night.
He named Gilbert Marie Ngbo Ake, an economist and former president of the University of Abidjan, who hails from a region of the country that has long supported Gbagbo.
The capital Abidjan has remained calm so far. A 7 p.m. curfew contributed to an eerie calm Saturday evening.
But the political chaos heightened fears that the Ivory Coast -- known as Cote d'Ivoire in French -- would once again plunge into the unrest and bloodshed suffered after a civil war broke out in 2002.
On Sunday, the army announced on national television that the country's borders and airspace would be open on Monday morning. The border had been closed last week amid rising tensions following one commission's announcement of Ouattara as the winner. International broadcasting agencies were shut down at the same time.
The Constitutional Council declared Gbagbo the winner Friday, invalidating earlier results from the Independent Electoral Commission which handed Ouattara the victory with 54.1% of the vote.
The Constitutional Council said Gbagbo had won the election with 51.45% of the vote to Ouattara's 48.55%. It tossed out votes it said were marred by fraud in northern regions that were considered Ouattara strongholds.
It was the job of Y.J. Choi, the special envoy in the Ivory Coast of U.N. Secretary-General Ban Ki-moon, to review and sign off on the results. Choi said that, even if Gbagbo's complaints were taken into consideration, Ouattara was the winner.
"Having evaluated all the tally sheets, 20,000 of them yesterday evening, we are in a position to know what happened really," Choi said in a telephone interview from Abidjan. "With absolute certainty, we know that Ouattara won the election."
With his credibility in question, Gbagbo defied calls from international leaders to respect the will of Ivorian voters by taking the oath of office in front of a room full of supporters and military commanders.
"These past days I have noticed serious cases of interference," Gbagbo said. "The sovereignty of Cote d'Ivoire is not negotiable. My responsibility is to defend it."
French President Nicolas Sarkozy appealed for calm and urged military and civilian officials to respect the will of the people.
U.S. President Barack Obama warned Gbagbo: "The international community will hold those who act to thwart the democratic process and the will of the electorate accountable for their actions."
Ouattara, a former economist for the International Monetary Fund who served as prime minister, had been banned from previous races.
Gbagbo's critics said the incumbent stoked tensions by accusing Ouattara of masterminding the civil war. Ouattara has denied the allegation.
Once a prosperous nation and a driving force in West Africa, the Ivory Coast spiraled downward into instability after fighting erupted between the government-held south and discontented Muslim rebels living in the north. Thousands of people died in the conflict.
Ouattara enjoys popular support in the rebel-held north and now, with both candidates claiming they are president, the potential exists for more bloodshed. The streets of Abidjan have already seen violent clashes in the past few days.
Haiti Elections 2010 Recap
Haiti Elections 2010 Resultats
Des manifestations violentes ont eu lieu a Port-au-prince, Petion-Ville et dans d'autres villes de province suite a la publication des resultats "preliminaires" des elections de 2010.
La faiblesse des elections dans le systeme de democratie occidentale
Dans le systeme de democratie occidentale les elections constituent l'une des methodes de reproduction de l'Etat, cet Etat qui, dans la defense des interets politico-economiques des nantis, ne saurait representer un modele de moralite et de transparence. Produites periodiquement apres une periode de courte duree (5 ans dans le cas d'Haiti) elles constituent un panacee a un systeme toujours en proie a de grandes difficultes. La perpetuation au pouvoir par un personnage unique represente une menace de disparition pour ce systeme. Aussi les elections representent-elles un moyen pour le redonner vie dans son etat moribond? Pendant combien de temps ce panacee reusira-t-il a maintenir en vie un organisme agonisant ? Examinons objectivement comment fonctionne ce systeme. Dans le souci de maintenir ce dernier dans son etat deficient les elites politico-economiques convoquent periodiquement le peuple dans des joutes electorales. Ne pouvant pas resoudre les grands defis immediatement apres les elections on demande au peuple d'attendre une periode de 2 ou 3ans. Au bout de cette periode dans l'impossibilite de resoudre les problemes majeurs on invite encore le peuple a de nouvelles elections et le jeu continue. Durant cete periode d'attente des changements cosmetiques peuvent se produire. Des mesures drastiques antisociales peuvent etre prises pour permettre a l'etat traditionnel de fonctionner mais les changements profonds ne se produisent jamais. D'ailleurs chaque gouvernement suivant son ideologie a un agenda different ou meme dans le cas de changements mineurs il n'y a pas de continuite. Il est irrealiste de penser qu'un gouvernement puisse relever les grand defis du siecle en utilisant les memes moyens qui ont produit l'etat ou nous sommes presentement. Dans ce contexte les elections constituent un opium legal. Elles se revelent incapables de resoudre les grand defis economiques et sociaux. Plonge dans une esperance eternelle le peuple s'acharne a voter a chaque periode electorale dans l'espoir d'un changement que le systeme ne peut apporter. Quoi d'etonnant a ce que les fraudes, combines et magouilles deviennent legitimes. Loin de se pencher sincerement en dehors des vices de la politique traditionnelle a la solution des grands problemes de l'heure les politiciens se livrent plutot a une veritable bataille de clans en vue d'accaparer le pouvoir pour beneficier de la part leonine du gateau. Il arrive que le peuple sera toujours perdant dans ce jeu macabre et diabolique, ce peuple livre a la merci de candidats pensant a la satisfaction de leurs appetits de pouvoir et des interets des elites dominantes. Les elites deviendront-elles conscientes de la gravite de la solution pour parvenir a d'autres methodes de solution ou le peuple doi-il s'organiser pour trouver l'alternative? Telle est la grande question.
Recapitulation des evenements post-electoraux 2 Decembre 2010
YouTube - Récap des évenements post-électoraux en Haiti 2 (Dec. 2010).wmv
Le quartier general d'Inite Parti en fumee
Le Nouvelliste en Haiti - Le quartier général d'Inité parti en fumée
La Communaute internationale dit prendre note des dernieres decisions du CEP
Le Nouvelliste en Haiti - La communauté internationale dit prendre note des dernières décisions du CEP
Verification controversee pour une election contestee
Le Nouvelliste en Haiti - Haïti: "vérification" controversée pour une élection contestée
Haiti-Elections/ Crise Mardi 21 Decembre 2010
L'OEA recompte les voix à partir de lundi prochain - Radio Kiskeya
Haiti-Elections Gaillot Dorsainvil fait le point sur le processus electoral
Haïti - Élections : Gaillot Dorsinvil fait le point sur le processus électoral - HaitiLibre.com, Nouvelles d'Haiti, L'actualité d'Haiti, Haiti News, décryptage, enjeux, réactions, la voix du peuple Haïtien
Un tournant inattendu des elections de Novembre 2010: le second resultat du premier tour des elections a-t-il reveille un sentiment de nationalisme chez l'haitien et contribue a son maintien au pouvoir apres le 7 fevrier 2011?
Un violent tremblement de terre devastait le pays le 12 juillet 2010 laissant un bilan de 250,000 victimes, un million de sans-abris et des infrastructures physiques detruites. Le premier souci du peuple fut la construction de maisons pour les nombreuses victimes vivant dans des conditions infrahumaines sous les tentes. Une loi votee par une chambre legislative non credible permettait la creation d'une commission interimaire demagogique pour la reconstruction. Cette commision composee en majeure partie d'etrangers ne s'etait jamais presentee a la nation haitienne pour expliquer les raisons de leur existence. D'ailleurs elle ne saurait le faire vu son illegalite. Cette commission a donc opere dans l'ombre au sein de diviisions internes et de magouilles destructrices pour le peuple haitien. Devant l'incapacite de cette commission et du gouvernement haitien a offrir a la nation haitienne un plan viable de reconstruction les dirigeants etrangers d'Haiti ont decide de faire avaler au peuple l'opium du peuple, ce panacee qui, applique dans leur propre pays, ne resout pas les graves problemes socio-economiques qu'ils confrontent. Aussi vont-ils s'embarquer dans quelque chose qu'on qualifiera a defaut de mascarade puisqu'elle l'est par sa nature dans la democratie occidentale.
Le processus fut enclenche. Des millions de dollars ont ete verses pour realiser le show. Les structures administratives electorales ont ete mises en place et la campagne electorale s'etait deroulee. Le bruit courait fortement que le conseil electoral provisoire oeuvrait pour la victoire de leur candidat: Jude Celestin. Les sondages realises par le BRIDES donnaient Jude Celestin et Mme Manigat comme favoris pour les elections.
Le 28 novembre 2010 eurent lieu les elections. Des le petit matin le processus avait du mal a se demarrer. Des tirs d'armes a feu ont ete entendus a Port-au-Prince et dans certaines regions de la province. Le processus electoral a ete perturbe dans de nombreux bureaux electoraux dans la capitale et ailleurs. Des personnes sont mortes suite a des violences lors de la realisation de ces elections. Si l'acces aux bureaux de vote a ete interdit aux representants de certains candidats, d'autres bureaux se trouvaient etre bondes de plus de representants que necessaire. Beaucoup de personnes n'ont pas pu voter du fait que leur nom ne se trouve pas sur la liste electorale ou ou que leur nom ne correspond pas a une photo. C'est ce qui est arrive a Jude Celestin lorsqu'il etait alle voter dans un bureau de vote a Petion-Ville. S'il a ete permis de voter a cause de cette irregularite d'autres citoyens ordinaires s'etaient vus prives de leur droit de vote. Il etait evident que vers midi environ les elections ne pouvaient plus continuer a cause de nombreuses irregularites observees. Cependant au cours d'une conference de presse donnee dans l'apres-midi du 28 novembre le conseil electoral provisoire insistait que les elections se poursuivaient. Dans l'apres-midi meme du 28 novembre un groupe important de candidats demandait l'annulation de ces elections tandis que selon certaines sources certains membres influents de la communaute internationale exigeaient le depart imminent du president Preval. Les partisans de Michel Martelly protestaient dans la capitale du fait que leur candidait etait relegue au second plan en faveur de Jude Celestin. Michel Martelly et Mirlande Manigat devaient par la suite se dissocier du groupe des candidats demandant l'annulation des elections lorsqu'ils apprenaient qu'ils devancaient les autres candidats dans la course electorale. La mobilation pour l'annulation des elections continuait et le conseil electoral proclamait le resultat des elections du 28 Novembre avec Jude Celestin en tete. Les partisans de Martelly protestaient contre ce resultat par de violntes manifestations. Le gouvernement de Preval faisait appel a une mission de l'OEA pour resoudre cette crise. Cette mission ecartait dans un premier temps la possibilite d'un recomptage des voix et se donnait pour mission de publier un rapport statistique sur le resultat du premier tour des elections presidentielles du 28 Novembre. Le conseil electoral a utilise un certain nombre de criteres y compris la mise a l'ecart de certains proces-verbaux electoraux de Jude Celestin en vue d'elaborer un rapport statistique dans lequel le candidat Jude Celestin a ete mis a l'ecart. Prealablement a la proclamation de ce rapport par la commission de l'OEA d'intenses pressions ont ette exercees sur le gouvernement de Preval en vue de la mise a l'ecart de Jude Celestin. La secretaire d'Etat americaine devait personellement se deplacer pour une visite en Haiti au cours de laquelle elle exigeait la mise a l'ecart de Jude Celestin. Les resultats des elections ont ete proclames apres une longue attente des journalistes au local du Conseil Electoral Provisoire. Le rapport a ete lu par le perte-parol du Coneil Provisoire sans l'enumeration du pourcentage du nombre de votes gagnes par chacun des candidats participant au premier tour des elections du 28 Novembre 2010. Ceci a cause qu'un candidat a la presidence intente un proces en justice contre le portr-parole du Conseil Electoral Provisoire pour ne pas avoir su sa place dans la gradation des candidats suivant le nombre de votes acquis. Le second tour est annonce pour le 20 mars prochain et la campgne electorale a bel et bien commence a cet effet.
Si le premier resultat des elections du premier tour avait proclame des reactions violentes de la part de certains secteurs de la population le second resultat avait produit des effets tout a fait contraires L'ingerence habituelle des puissants pays et institutions de la communaute internationale est remarquee de maniere flagrante. Le traitement humiliant attribue au president Preval durant la crise electorale a suscite un elan minime de nationalisme chez certains leaders politiques et citoyens ordinaires.Si la proclamation du second tour des resultats a apaise les partisans du candidat "Tete Cale" les circonstances humiliantes pour la nation haitienne entourant la procalamation de ce resultat ont contribue a diminue l'engouement de ceux qui reclament le depart du President Rene Preval.
Deux nouvelles importantes :
1. Hier au Cap-Haitien, la foule attendait le poulain du Palais National. L'animateur faisait un « warm up » en demandant à la foule du stand étant : « 4 + 6 » =… ? Au lieu de crier 10, la foule répondait à l'unisson, 4 + 6 = 8 ! Il faut noter que le numéro 8 appartient à Michel MARTELLY. Puis l'on chantait Mirlande et Micky « se pa lajan non, se volonte oui ». L'équipe restait bredouille. La machine ne démarrait pas.
2. Aujourd'hui, 25 novembre, sur l'espace de Port-au-Prince, l'on jetait des photos du poulain de Préval à partir d'un petit avion, le peuple se sentant frustré de cette démonstration de richesse piétinait les photos et scandait le nom de Mirlande Manigat, exhibait aussi les photos de Michel Martelly.
Maintenant, ne soyons pas naïfs. Le plan de INITE est le suivant :
1. Le contrôle exclusif des 1,485 centres de votes, la supervision des procès-verbaux. Faut-il rappeler qu'en moyenne, on aura quelques 23,000 procès-verbaux sur les dix (10) départements géographiques. Chaque procès-verbal peut contenir au maximum 400 électeurs. Le MANDATAIRE du Candidat-Gagnant reçoit un procès-verbal dument signé en plusieurs copies originales. Durant le dépouillement des procès-verbaux, si INITE investit largement (argent, transport, logistiques) dans les mandataires, les résultats leur seront favorables sur les quelques 23,000 procès-verbaux. Ils ont assez d'argent pour embaucher 12,000 mandataires. Attention ! Chacun des 18 candidats a droit à 12,000 mandataires sur le territoire de la République. Les six (6) premiers candidats du sondage BRIDES peuvent se solidariser pour surveiller INITE dès 6 heures du matin jusqu'au dernier comptage.
2. Dans les 1,485 centres de votes, rappelons que les quelques 23,000 procès-verbaux (400 votes par procès-verbal)… les mandataires peuvent communiquer par SMS les résultats des VOTES. Donc c'est la formule de publication dans moins de 24 heures. Je rappelle que les chiffres par SMS peuvent être toujours vérifiés sur les quelques 23,000 procès-verbaux.
3. INITE sait stratégiquement que la victoire aux élections, c'est l'AVANT-JOUR, le JOUR du 28 novembre, l'APRÈS-JOUR. L'avant-jour dans le transfert des urnes (MINUSTAH est responsable du transport des urnes). Le jour : INITE pourrait injecter un million de dollars US pour des mises en place en louant des taxi-motos, distribuer beaucoup d'argent et faire voter les « morts. » L'après-jour dans le transport des « urnes scellées et les procès-verbaux. »
4. Dollariser la PRESSE pour ne pas dénoncer les magouilles.
5. S'arranger autour des bureaux de votes pour faire VOTER plusieurs fois dans les autres départements géographiques.
INITE n'est pas aux élections pour perdre malgré l'archi-impopularité de son candidat. A regarder les sondages, il s'agit de 100% - 20,10% = 79.9%. Il faudra beaucoup de forcing a INITE pour passer au second tour car Michel MARTELLY a change les donnes de la campagne.
Aidez les uns et les autres à identifier leur centre de vote en cliquant ici et en introduisant les 17 chiffres de la Carte d'Identification Nationale (CIN) :
http://www.cephaiti2010.org/index.php?option=com_wrapper&view=wrapper&Itemid=218.
La DIASPORA qui a accès à INTERNET peut aider. C'est superbement efficace.
Haiti Elections Dimanche 28 Novembre 2010
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Manifestation contre les elections
Ecoutez ce temoin oculaire faisant un reportage de ce qui s'etait passe le dimanche 28 novembre 2010
Conference des 12 candidats le 28 Novembre 2010
Haiti-Élections : « Je serai présidente », déclare Myrlande Manigat
mercredi 1er décembre 2010
P-au-P., 1 déc. 2010 [AlterPresse] --- La candidate à la présidence Myrlande Manigat s’est proclamée ce 1er décembre vainqueur des élections du 28 novembre en Haïti.
« Je sais et vous vous savez que je serai présidente du pays », parce que telle est, selon elle, la volonté du peuple.
Manigat s’est exprimée ainsi lors d’une conférence de presse, 72 heures après le scrutin présidentiel et législatif, entaché d’irrégularités et de fraudes.
Haïti-Élections : Une faible participation à cause de nombreuses irrégularités
mercredi 1er décembre 2010
P-au-P, 1er déc. 2010 [AlterPresse] --- La plateforme des organisations haïtiennes des Droits humains (POHDH) et plusieurs autres organisations sociales affirment avoir constaté une faible participation de la population haïtienne, en partie à cause de nombreuses irrégularités qu’elles dénoncent dans un bilan d’observation présenté le 30 novembre à la presse.
« Le retard dans l’ouverture des bureaux de vote, l’absence de noms des électeurs sur les listes électorales et un non-accès aux Cartes d’Identification Nationales (CIN) – servant de carte de électorale- » sont les principales causes qui expliquent cette faible participation, selon les déclarations faites à la presse par les responsables de la POHDH ainsi que de la Plateforme Haitienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA), la Solidarité des Femmes Haitiennes (SOFA) et l’organisation Justice et Paix.
« Plus de la moitié des gens n’avait pas trouvé leur nom sur les listes électorales… ce qui a engendré de la frustration chez elle », soutiennent les organisations, alors que la population avait pourtant « une forte détermination » à se rendre aux urnes, font-elles remarquer.
Les organisations déplorent que « dès 10 heures du matin, les bulletins étaient éparpillés dans les rues dans diverses régions ».
Haiti Elections et Cote d'ivoire Elections: deux nations soeurs heritant la meme langue coloniale et les memes origines ancestrales
European Commission official hints at sanctions in Ivory Coast dispute
By the CNN Wire Staff
December 6, 2010 9:39 a.m. EST
Thabo Mbeki has been sent by the African Union to meet both sides in Ivory Coast.
STORY HIGHLIGHTS
* NEW: European Commission official says sanctions are possibility
* Former South African president in Ivory Coast to resolve crisis
* Both Laurent Gbagbo and Alassane Ouattara claim presidency
Abidjan, Ivory Coast (CNN) -- A European Commission spokeswoman hinted Monday at the possibility of sanctions against the Ivory Coast if the country is unable to resolve its disputed presidential election.
Catherine Ashton, vice president of the commission and the European Union's high representative for foreign affairs and security policy, would consider sanctions "if there isn't a swift resolution to the crisis," commission spokeswoman Angela Filote said.
Filote declined further comment on the threat of sanctions, which comes two days after rival presidential candidates each claimed office and a day after former South African President Thabo Mbeki arrived Sunday on an emergency mission.
Incumbent Laurent Gbagbo defied international appeals to step aside and was sworn in Saturday as the new president in a formal ceremony inside the presidential palace. The ceremony was broadcast live on television.
Less than a hour-and-a-half later, his rival, Alassane Ouattara, told reporters that he, too, had taken the oath of office and asked Prime Minister Guillaume Soro to form a new government.
Mbeki, sent by the African Union, met with Gbagbo and the U.N. special envoy to the country in Abidjan before meeting with Ouattara, according to Mbeki's spokesman, Mukoni Ratshitanga.
Mbeki met with Gbagbo at the presidential residence and with Ouattara at an Abdijan hotel he is using as a headquarters. He was also to meet with the electoral commissions and the nation's Constitutional Council. Mbeki told reporters he was sent by the African Union to hear out all the parties and make recommendations. He said he would issue a statement later.
Ouattara told reporters he was "honored to receive Mbeki as the president of Ivory Coast."
Meanwhile, a Soro spokesman said the prime minister presented the new government that Ouattara told him to form.
But Gbagbo announced that he had designated his own prime minister in nationally televised address Sunday night.
He named Gilbert Marie Ngbo Ake, an economist and former president of the University of Abidjan, who hails from a region of the country that has long supported Gbagbo.
The capital Abidjan has remained calm so far. A 7 p.m. curfew contributed to an eerie calm Saturday evening.
But the political chaos heightened fears that the Ivory Coast -- known as Cote d'Ivoire in French -- would once again plunge into the unrest and bloodshed suffered after a civil war broke out in 2002.
On Sunday, the army announced on national television that the country's borders and airspace would be open on Monday morning. The border had been closed last week amid rising tensions following one commission's announcement of Ouattara as the winner. International broadcasting agencies were shut down at the same time.
The Constitutional Council declared Gbagbo the winner Friday, invalidating earlier results from the Independent Electoral Commission which handed Ouattara the victory with 54.1% of the vote.
The Constitutional Council said Gbagbo had won the election with 51.45% of the vote to Ouattara's 48.55%. It tossed out votes it said were marred by fraud in northern regions that were considered Ouattara strongholds.
It was the job of Y.J. Choi, the special envoy in the Ivory Coast of U.N. Secretary-General Ban Ki-moon, to review and sign off on the results. Choi said that, even if Gbagbo's complaints were taken into consideration, Ouattara was the winner.
"Having evaluated all the tally sheets, 20,000 of them yesterday evening, we are in a position to know what happened really," Choi said in a telephone interview from Abidjan. "With absolute certainty, we know that Ouattara won the election."
With his credibility in question, Gbagbo defied calls from international leaders to respect the will of Ivorian voters by taking the oath of office in front of a room full of supporters and military commanders.
"These past days I have noticed serious cases of interference," Gbagbo said. "The sovereignty of Cote d'Ivoire is not negotiable. My responsibility is to defend it."
French President Nicolas Sarkozy appealed for calm and urged military and civilian officials to respect the will of the people.
U.S. President Barack Obama warned Gbagbo: "The international community will hold those who act to thwart the democratic process and the will of the electorate accountable for their actions."
Ouattara, a former economist for the International Monetary Fund who served as prime minister, had been banned from previous races.
Gbagbo's critics said the incumbent stoked tensions by accusing Ouattara of masterminding the civil war. Ouattara has denied the allegation.
Once a prosperous nation and a driving force in West Africa, the Ivory Coast spiraled downward into instability after fighting erupted between the government-held south and discontented Muslim rebels living in the north. Thousands of people died in the conflict.
Ouattara enjoys popular support in the rebel-held north and now, with both candidates claiming they are president, the potential exists for more bloodshed. The streets of Abidjan have already seen violent clashes in the past few days.
Haiti Elections 2010 Recap
Haiti Elections 2010 Resultats
Des manifestations violentes ont eu lieu a Port-au-prince, Petion-Ville et dans d'autres villes de province suite a la publication des resultats "preliminaires" des elections de 2010.
La faiblesse des elections dans le systeme de democratie occidentale
Dans le systeme de democratie occidentale les elections constituent l'une des methodes de reproduction de l'Etat, cet Etat qui, dans la defense des interets politico-economiques des nantis, ne saurait representer un modele de moralite et de transparence. Produites periodiquement apres une periode de courte duree (5 ans dans le cas d'Haiti) elles constituent un panacee a un systeme toujours en proie a de grandes difficultes. La perpetuation au pouvoir par un personnage unique represente une menace de disparition pour ce systeme. Aussi les elections representent-elles un moyen pour le redonner vie dans son etat moribond? Pendant combien de temps ce panacee reusira-t-il a maintenir en vie un organisme agonisant ? Examinons objectivement comment fonctionne ce systeme. Dans le souci de maintenir ce dernier dans son etat deficient les elites politico-economiques convoquent periodiquement le peuple dans des joutes electorales. Ne pouvant pas resoudre les grands defis immediatement apres les elections on demande au peuple d'attendre une periode de 2 ou 3ans. Au bout de cette periode dans l'impossibilite de resoudre les problemes majeurs on invite encore le peuple a de nouvelles elections et le jeu continue. Durant cete periode d'attente des changements cosmetiques peuvent se produire. Des mesures drastiques antisociales peuvent etre prises pour permettre a l'etat traditionnel de fonctionner mais les changements profonds ne se produisent jamais. D'ailleurs chaque gouvernement suivant son ideologie a un agenda different ou meme dans le cas de changements mineurs il n'y a pas de continuite. Il est irrealiste de penser qu'un gouvernement puisse relever les grand defis du siecle en utilisant les memes moyens qui ont produit l'etat ou nous sommes presentement. Dans ce contexte les elections constituent un opium legal. Elles se revelent incapables de resoudre les grand defis economiques et sociaux. Plonge dans une esperance eternelle le peuple s'acharne a voter a chaque periode electorale dans l'espoir d'un changement que le systeme ne peut apporter. Quoi d'etonnant a ce que les fraudes, combines et magouilles deviennent legitimes. Loin de se pencher sincerement en dehors des vices de la politique traditionnelle a la solution des grands problemes de l'heure les politiciens se livrent plutot a une veritable bataille de clans en vue d'accaparer le pouvoir pour beneficier de la part leonine du gateau. Il arrive que le peuple sera toujours perdant dans ce jeu macabre et diabolique, ce peuple livre a la merci de candidats pensant a la satisfaction de leurs appetits de pouvoir et des interets des elites dominantes. Les elites deviendront-elles conscientes de la gravite de la solution pour parvenir a d'autres methodes de solution ou le peuple doi-il s'organiser pour trouver l'alternative? Telle est la grande question.
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Recapitulation des evenements post-electoraux 2 Decembre 2010
YouTube - Récap des évenements post-électoraux en Haiti 2 (Dec. 2010).wmv
Le quartier general d'Inite Parti en fumee
Le Nouvelliste en Haiti - Le quartier général d'Inité parti en fumée
La Communaute internationale dit prendre note des dernieres decisions du CEP
Le Nouvelliste en Haiti - La communauté internationale dit prendre note des dernières décisions du CEP
Verification controversee pour une election contestee
Le Nouvelliste en Haiti - Haïti: "vérification" controversée pour une élection contestée
Haiti-Elections/ Crise Mardi 21 Decembre 2010
L'OEA recompte les voix à partir de lundi prochain - Radio Kiskeya
Haiti-Elections Gaillot Dorsainvil fait le point sur le processus electoral
Haïti - Élections : Gaillot Dorsinvil fait le point sur le processus électoral - HaitiLibre.com, Nouvelles d'Haiti, L'actualité d'Haiti, Haiti News, décryptage, enjeux, réactions, la voix du peuple Haïtien
Un tournant inattendu des elections de Novembre 2010: le second resultat du premier tour des elections a-t-il reveille un sentiment de nationalisme chez l'haitien et contribue a son maintien au pouvoir apres le 7 fevrier 2011?
Un violent tremblement de terre devastait le pays le 12 juillet 2010 laissant un bilan de 250,000 victimes, un million de sans-abris et des infrastructures physiques detruites. Le premier souci du peuple fut la construction de maisons pour les nombreuses victimes vivant dans des conditions infrahumaines sous les tentes. Une loi votee par une chambre legislative non credible permettait la creation d'une commission interimaire demagogique pour la reconstruction. Cette commision composee en majeure partie d'etrangers ne s'etait jamais presentee a la nation haitienne pour expliquer les raisons de leur existence. D'ailleurs elle ne saurait le faire vu son illegalite. Cette commission a donc opere dans l'ombre au sein de diviisions internes et de magouilles destructrices pour le peuple haitien. Devant l'incapacite de cette commission et du gouvernement haitien a offrir a la nation haitienne un plan viable de reconstruction les dirigeants etrangers d'Haiti ont decide de faire avaler au peuple l'opium du peuple, ce panacee qui, applique dans leur propre pays, ne resout pas les graves problemes socio-economiques qu'ils confrontent. Aussi vont-ils s'embarquer dans quelque chose qu'on qualifiera a defaut de mascarade puisqu'elle l'est par sa nature dans la democratie occidentale.
Le processus fut enclenche. Des millions de dollars ont ete verses pour realiser le show. Les structures administratives electorales ont ete mises en place et la campagne electorale s'etait deroulee. Le bruit courait fortement que le conseil electoral provisoire oeuvrait pour la victoire de leur candidat: Jude Celestin. Les sondages realises par le BRIDES donnaient Jude Celestin et Mme Manigat comme favoris pour les elections.
Le 28 novembre 2010 eurent lieu les elections. Des le petit matin le processus avait du mal a se demarrer. Des tirs d'armes a feu ont ete entendus a Port-au-Prince et dans certaines regions de la province. Le processus electoral a ete perturbe dans de nombreux bureaux electoraux dans la capitale et ailleurs. Des personnes sont mortes suite a des violences lors de la realisation de ces elections. Si l'acces aux bureaux de vote a ete interdit aux representants de certains candidats, d'autres bureaux se trouvaient etre bondes de plus de representants que necessaire. Beaucoup de personnes n'ont pas pu voter du fait que leur nom ne se trouve pas sur la liste electorale ou ou que leur nom ne correspond pas a une photo. C'est ce qui est arrive a Jude Celestin lorsqu'il etait alle voter dans un bureau de vote a Petion-Ville. S'il a ete permis de voter a cause de cette irregularite d'autres citoyens ordinaires s'etaient vus prives de leur droit de vote. Il etait evident que vers midi environ les elections ne pouvaient plus continuer a cause de nombreuses irregularites observees. Cependant au cours d'une conference de presse donnee dans l'apres-midi du 28 novembre le conseil electoral provisoire insistait que les elections se poursuivaient. Dans l'apres-midi meme du 28 novembre un groupe important de candidats demandait l'annulation de ces elections tandis que selon certaines sources certains membres influents de la communaute internationale exigeaient le depart imminent du president Preval. Les partisans de Michel Martelly protestaient dans la capitale du fait que leur candidait etait relegue au second plan en faveur de Jude Celestin. Michel Martelly et Mirlande Manigat devaient par la suite se dissocier du groupe des candidats demandant l'annulation des elections lorsqu'ils apprenaient qu'ils devancaient les autres candidats dans la course electorale. La mobilation pour l'annulation des elections continuait et le conseil electoral proclamait le resultat des elections du 28 Novembre avec Jude Celestin en tete. Les partisans de Martelly protestaient contre ce resultat par de violntes manifestations. Le gouvernement de Preval faisait appel a une mission de l'OEA pour resoudre cette crise. Cette mission ecartait dans un premier temps la possibilite d'un recomptage des voix et se donnait pour mission de publier un rapport statistique sur le resultat du premier tour des elections presidentielles du 28 Novembre. Le conseil electoral a utilise un certain nombre de criteres y compris la mise a l'ecart de certains proces-verbaux electoraux de Jude Celestin en vue d'elaborer un rapport statistique dans lequel le candidat Jude Celestin a ete mis a l'ecart. Prealablement a la proclamation de ce rapport par la commission de l'OEA d'intenses pressions ont ette exercees sur le gouvernement de Preval en vue de la mise a l'ecart de Jude Celestin. La secretaire d'Etat americaine devait personellement se deplacer pour une visite en Haiti au cours de laquelle elle exigeait la mise a l'ecart de Jude Celestin. Les resultats des elections ont ete proclames apres une longue attente des journalistes au local du Conseil Electoral Provisoire. Le rapport a ete lu par le perte-parol du Coneil Provisoire sans l'enumeration du pourcentage du nombre de votes gagnes par chacun des candidats participant au premier tour des elections du 28 Novembre 2010. Ceci a cause qu'un candidat a la presidence intente un proces en justice contre le portr-parole du Conseil Electoral Provisoire pour ne pas avoir su sa place dans la gradation des candidats suivant le nombre de votes acquis. Le second tour est annonce pour le 20 mars prochain et la campgne electorale a bel et bien commence a cet effet.
Si le premier resultat des elections du premier tour avait proclame des reactions violentes de la part de certains secteurs de la population le second resultat avait produit des effets tout a fait contraires L'ingerence habituelle des puissants pays et institutions de la communaute internationale est remarquee de maniere flagrante. Le traitement humiliant attribue au president Preval durant la crise electorale a suscite un elan minime de nationalisme chez certains leaders politiques et citoyens ordinaires.Si la proclamation du second tour des resultats a apaise les partisans du candidat "Tete Cale" les circonstances humiliantes pour la nation haitienne entourant la procalamation de ce resultat ont contribue a diminue l'engouement de ceux qui reclament le depart du President Rene Preval.
Sunday, November 21, 2010
Haiti Reconstruction et Economie
EHaiti-Reconstruction : Petite histoire du « Cash-for-work »
mardi 9 novembre 2010
Enquête
Dans le cadre du partenariat médiatique « Ayiti Kale Je »*, dont AlterPresse fait partie
P-au-P., 9 nov. 2010 [Ayiti Je Kale / AlterPresse]--- « Cash-for-work » (CFW) est un terme utilisé par les agences humanitaires pour designer des emplois à court terme destinés à une main-d’œuvre non qualifiée. Un de ses principaux objectifs est de faire circuler de l’argent en vue de « relancer » l’économie. Les travailleurs sont payés au salaire minimum ou moins. Le terme semble provenir d’un programme connexe, "Food for Work" (FFW), que les agences humanitaires ont mis en œuvre en Haïti et à travers le monde depuis des décennies.
En Haïti, les programmes CFW ciblent spécialement les victimes du tremblement de terre qui vivent dans les 1.300 camps pour personnes déplacées ou à la campagne chez des amis ou des parents.
Un emploi CFW est généralement d’une durée de huit heures par jour, cinq ou six jours par semaine, deux ou quatre semaines, avec un salaire journalier de 200 gourdes (salaire minimum en Haïti, environ US $ 5,00). Les emplois types sont : le balayage des rues, le nettoyage des canaux de drainage, l’enlèvement des décombres à la main, la construction de latrines dans les camps, la réparation de routes rurales à l’aide de pioches et de pelles, et la construction de terrasses dans les zones agricoles.
Certains emplois sont une combinaison de CFW et FFW, parce que plutôt que de recevoir 200 gourdes, le travailleur obtient 120 gourdes (US $ 4.00) et une ration alimentaire – généralement du blé, des haricots et de l‘huile végétale. Et dans certaines régions du pays, les travailleurs obtiennent seulement de la nourriture, comme à Maniche, dans le sud, où ils reçoivent un sac de blé, un sac de haricots et cinq gallons d’huile au bout de quatre semaines de travail.
Malheureusement, au niveau du gouvernement haïtien, des économistes et du grand public, personne ni aucune agence ne sait vraiment combien de gens travaillent dans la multitude de programmes CFW et FFW mis en place actuellement en Haïti.
Ayiti Kale Je s’est entretenu avec des travailleurs et des superviseurs CFW, avec des représentants de diverses organisations humanitaires, et également a consulté des dizaines de documents et sites web. Bien que de nombreux responsables ont pu déclarer que leurs programme procure 1.500 emplois ou 2.500 emplois par jour, personne ne dispose d’un chiffre global, de leur répartition sur le territoire, ou de statistiques sur les activités de ces travailleurs. (Le manque de coordination dans ce secteur est similaire à ce que Ayiti Je Kale a constaté plus tôt cet automne, en ce qui concerne la réinstallation 1,3 millions de sans-abri.)
Par exemple : Concern Worldwide emploie 400 travailleurs ; American Refugee Committee, 105 ; Catholic Relief Services, 6000. Mercy Corps emploie donne environ 600 emplois près de Hinche, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a déclaré qu’il aura employé un total de 140.000 personnes d’ici la fin de l’année 2010, mais la durée de l’emploi varie. Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) affirme que le nombre d’emplois qu’il aura fourni d’ici la fin de 2010 sera de près de 400.000 (bien que le PAM a indiqué que certains d’entre eux sont aussi des emplois PAM). Le PNUD a un coût total d’environ US $ 80 millions de dollars.
"cash-for-work”, un ajout relativement récent à la littérature humanitaire
Le terme "cash-for-work” est un ajout relativement récent à la littérature humanitaire, mais le concept existe de longue date.
En fait, l’économiste britannique John Maynard Keynes (1883-1946) pourrait être considéré comme le père du "cash-for-work."
Oxford University Press résume la pensée keynésienne sur l’intervention de l’État comme suit :
En termes simples, Keynes a critiqué le fait que la crise de la demande [Wall Street en 1929], a été provoquée par la pensée économique « orthodoxe » basée sur les vertus du libre marché. Keynes a plaidé pour un rôle beaucoup plus pro actif et créatif de l’État, qui doit ajuster la demande dans l’économie afin d’assurer la (relative) stabilité à travers les cycles économiques qui, autrement, seraient une série de « booms » et « busts » (« expansion » et « ralentissement »).
Un des points essentiels introduits par Keynes a été que l’augmentation de la demande aura un effet « multiplicateur », de sorte que l’intervention du gouvernement dans la création d’emplois (par exemple) créera de nouveaux emplois dans les industries qui sont liées à la consommation.
Durant la Grande Dépression aux États-Unis, l’administration de Franklin D. Roosevelt a mis la théorie de Keynes en pratique. Les programmes du New Deal, du Civilian Conservation Corps et du Works Projects Administration (WPA) ont employé des millions de personnes.
Mais comme Robert Scheer de Truthdig l’a récemment écrit dans son nouveau livre, The Great American Stickup : How Reagan Republicans and Clinton Democrats Enriched Wall Street While Mugging Main Street, le capitalisme est hanté par plus de dépressions et de récessions.
« La grande et terrible ironie du capitalisme est que si on le laisse libre, il organisera, inexorablement, sa propre disparition, soit par la révolution ou l’effondrement économique ...
La réglementation gouvernementale de l’économie de marché est venue avec le New Deal, ou il y a avait le désir de sauver le capitalisme plutôt que de le détruire. "
Le New Deal de FDR offre un exemple parfait. Avec des milliers d’hommes et de femmes sans emploi marchant sur Washington, et avec les organisations syndicales et les partis socialistes ou communistes gagnant en force, les programmes d’emplois ont été créés autant pour la prévention de la révolution que pour la relance de l’économie.
Les prédécesseurs du CFW et FFW en Haïti
Ces deux objectifs cités plus haut ont également été à l’origine de divers programmes d’emplois en Haïti.
François « Papa Doc » Duvalier conduit un programme de "make-work” ou des emplois cosmétiques. Duvalier utilise ces emplois – et la terreur – pour empêcher toute forme de révolte, tout comme le Sénat romain a utilisé "panem et circenses » (« du pain et des jeux ») pour apaiser les masses.
Mais bien avant le programme de Duvalier, les Américains initient une série d’interventions radicales dans l’économie haïtienne, car ils essaient d’empêcher la révolution ou au moins d’assurer la stabilité et de prévenir la migration vers les États-Unis, par l’installation de structures et de pratiques capitalistes qui seraient bénéfiques pour l’économie américaine.
Les premières grandes interventions ont lieu au cours de l’occupation américaine (1915-1934). A la fin de l’occupation, plus d’une douzaine d’agro-industries américaines - les entreprises de caoutchouc, de sucre et d’ananas – s’accaparent des centaines de milliers d’hectares de terre, autrefois cultivées par les paysans.
Les Américains offrent à ces paysans nouvellement sans terre du travail mais à bas salaires - 10 à 30 cents US par jour – sur leurs plantations et agro-industries. Le Département d’Etat justifie cet ’"ajustement" de l’économie avec des promesses maintenant familières, donnant des concessions aux compagnies américaines sous le prétexte que les nouveaux acteurs fourniraient du « travail à la population » et assureraient « le développement économique », selon l’historien Suzy Castor.
Également au cours de cette période, le gouvernement américain encourage les projets qui, selon lui, moderniseraient le secteur agricole, mais, selon Castor, « l’occupation n’apporta aucune solution, ni même une amélioration sensible au problème agricole haïtien ».
Après l’occupation, Ex-Im Bank du gouvernement américain soutient principalement des investisseurs américains créent des entreprises avec des promesses semblables au New Deal – des milliers d’emplois et la stimulation de la consommation.
Les programmes et projets ont beaucoup de résultats - le barrage de Péligre qui déplace et appauvrit des milliers de familles paysannes, l’inflation, la corruption, les bénéfices pour les entreprises étrangères (y compris KBR, un sous-traitant militaire des États-Unis, alors appelée Brown and Root), et l’augmentation de la dette haïtienne d’un montant supplémentaire de US $ 33 millions de dollars, selon l’économiste Gérard Pierre-Charles.
Les améliorations promises pour l’économie via l’augmentation de la demande et de l’offre sont absentes de la liste des résultats.
La prochaine grande intervention de Washington se réalise durant le régime des Duvalier. Les États-Unis débloquent des millions, d’abord pour soutenir la dictature comme un rempart contre le communisme, et ensuite pour des projets de "développement" agricoles visant à endiguer le flux des réfugiés "boat people" vers les États-Unis.
Mais le flux ne s’arrête pas. Ainsi, en 1982, « l’USAID et les agences de développement multilatérales, y compris la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, et la Banque Interaméricaine de Développement, ont formulé une nouvelle stratégie », qui était « sans précédent tant en portée qu’en taille », selon les économistes Josh DeWind et David H. Kinley III.
La stratégie prévoit de tenter de « renforcer l’intégration d’Haïti dans l’économie internationale et en particulier dans le marché américain » avec les projets qui sont principalement gérés par des « organisations privées et bénévoles... afin de contourner l’inefficacité des organismes gouvernementaux du pays d’accueil. »
Ces organisations privées et bénévoles sont les prédécesseurs des « organisations non gouvernementales » [1] ou des ONG – La « République des ONG » est née.
En 1988, DeWind et Kinley note que « la nouvelle stratégie semble avoir maintenu et même aggravé les problèmes économiques et politiques qui ont provoqué l’émigration haïtienne », mais l’USAID, la Banque mondiale et les ONG et d’autres continuent dans la même voie.
Plus récemment, les programmes de l’USAID ont introduit des programmes d’emplois massifs pour les millions de pauvres paysans haitiens. Mais de nombreuses études, comme Feeding Dependency, Starving Democracy : USAID Policies in Haiti et Democracy Undermined, Economic Justice Denied, toutes deux réalisées en 1997, montrent que les programmes ont fait peu de bien.
Feeding Dependency a examine les programmes FFW de USAID, qui ne sont pas très différents du CFW en cours, sauf que les travailleurs étaient souvent payés avec des denrées alimentaires américains, et non avec de l’argent comptant. Le rapport a conclu que les programmes de l’USAID « ont favorisé les intérêts économiques américains, et non pas le développement d’Haïti. »
Le rapport a examiné le programme de « travail à haute intensité de main-d’œuvre, » établie en 1993, lorsque Washington réalise que le retour du président en exil, Jean-Bertrand Aristide, est inévitable. l’USAID crée ce programme d’un montant de $ US 18 millions pour « augmenter les revenus de nombreuses familles pauvres haïtiennes » et « créer un sentiment de confiance et d’espoir ». Mettant l’accent sur la réhabilitation et l’amélioration des terres agricoles, le budget atteint un total de US $ 38 millions de dollars, sur 34 mois, et aurait employé, à son apogée, 50.000 travailleurs par jour.
Mais l’objectif a t-il vraiment été de « créer un sentiment de confiance et d’espoir » ?
Ou était-ce peut-être aussi de s’assurer que les partisans d’Aristide et du mouvement progressiste démocratique et populaire, avec ses revendications de gauche, ne trouvent pas d’espace pour se mobiliser une fois l’ordre constitutionnel rétabli en 1994 ?
FD a découvert que les programmes « ont activement renforcé les forces anti-démocratiques et populaires et affaibli les organisations démocratiques », notant que :
Les conséquences négatives que cela comporte pour le développement durable, le développement communautaire, ne peuvent pas être sous-estimées. En effectuant le programme durant la période du sanglant coup d’État militaire, les États-Unis ont fourni au gouvernement de facto un soutien politique.
Le rapport indique également que les programmes ont :
• retiré des paysans de la production alimentaire,
• créé de nouvelles habitudes de consommation,
• entravé « l’esprit bénévole et communautaire nécessaires pour le développement », et
• « généré de la dépendance. »
Enfin, l’étude note que la plupart des travaux d’infrastructures ont été éphémères – les canaux se remplissent rapidement et les routes construites à la main deviennent des chemins rocailleux au cours de la prochaine saison des pluies. [akj apr 09/11/2010 00 :30]
…………..
Références
Suzy Castor, L’Occupation américaine d’Haïti, 1988 edition.
Gérard Pierre-Charles, L’Économie Haïtienne et sa voie de Développement, 1967.
Josh DeWind and David H. Kinley III, AIDING MIGRATION – The Impact of International Development Assistance on Haiti, 1988.
* « Ayiti Kale Je » est une initiative de partenariat médiatique en vue d’assurer des investigations journalistiques sur la reconstruction d’Haïti suite au séisme dévastateur qui a frappé le pays et fait 300.000 morts et autant de blessés.
Le Groupe Médialternatif est un des partenaires de cette initiative, à travers son agence multimédia AlterPresse (http://www.alterpresse.org/), avec la Société pour l’Animation de la Communication Sociale (SAKS - http://www.saks-haiti.org/). Deux réseaux participent également : le Réseau des Femmes Animatrices des Radios Communautaires Haïtiennes (REFRAKA) et l’Association des Médias Communautaires Haïtiens (AMEKA), qui est composé de stations de radios communautaires à travers le pays.
Perspectives
Haiti-Reconstruction : Effets pervers du « Cash-for-work »
mercredi 10 novembre 2010
Enquête
Dans le cadre du partenariat médiatique « Ayiti Kale Je »*, dont AlterPresse fait partie
P-au-P., 10 nov. 2010 [Ayiti Je Kale / AlterPresse]--- Les journalistes d’Ayiti Kale Je - à Port-au-Prince et dans cinq stations de radio communautaires à travers le pays - ont interrogé le personnel du Cash-for-Work (CFW), les économistes et les travailleurs humanitaires, et ont analysé les documents provenant d’organisations non gouvernementales [1] (ONG) et agences impliquées dans la mise en œuvre des programmes CFW et Food-for-Work (FFW).
Ayiti Kale Je a constaté que la plupart des travailleurs étaient heureux d’avoir un emploi CFW. Les journalistes ont également trouvé des exemples de corruption et de mauvaise gestion :
• Une équipe de travail a été gérée par un chauffeur de taxi moto qui était le cousin du « leader paysan » et cette équipe avait au moins un travailleur agé de moins de 18 ans. (Perèy)
• Dans au moins deux régions, des travailleurs ont signalé qu’ils ont été obligés de donner une partie de leur éventuel salaire (500 et 1.500 gourdes) en échange de travail CFW. (Perèy et Carrefour-Feuilles)
• Fréquemment, les équipes de travail ont moins de travailleurs qu’elles sont censés avoir, elles ne travaillent pas, et souvent ne respectent pas les horaires. (Port-au-Prince et autres endroits)
• Un candidat sortant du parti au pouvoir, Inite, contrôle l’embauche de travailleurs CFW pour plusieurs équipes. (Léogane)
Mais d’autres résultats de l’investigation Ayiti Kale Je - liés aux effets de la CFW - sont plus frappants que ces exemples de corruption.
Certains effets peut-être inattendus
1 – Banalisation de la notion de « travail »
Les programmes CFW sont honteusement sous-productifs et même non-productifs. Un coordonnateur étranger de CFW les a appelé « Cash for ne rien faire ».
Ce phénomène n’est pas propre à Haïti. Aux États-Unis, même si de nombreux programmes de WPA [lien] ont produit des infrastructures durables et employé des centaines d’écrivains et artistes, le WPA a également eu des surnoms tels que "We Piddle Around" (“Nous pissons partout”) et "Whistle, Piss et Argue gang » (“Equipe de Siffler, Pisser et Jurer”) parce que ces équipes de voirie n’étaient pas toujours productives.
Des économistes haïtiens et quelques responsables de CFW sont préoccupés par les effets à long terme des programmes CFW.
« Je crains que nous créons peut-être une mauvaise éthique de travail, parce que je pense que vous voyez beaucoup d’équipes de CFW dans toute la ville et le pays, et si vous regardez bien, les équipes de travail ne sont pas nécessairement au travail », a déclaré Deb Ingersoll, coordonnateur CFW pour American Refugee Committee. « Je crains que nous offrons ... une image du travail qui n’est pas nécessairement celle du vrai labeur."
L’économiste haïtien Camille Chalmers est d’accord.
« Ils savent qu’ils gagnent de l’argent en faisant quelque chose qui n’est pas vraiment le travail. Ils sont très conscients de cela. C’est clair quand vous voyez des gens travaillant sur les tas de décombres. Ils ramassent un bloc ou une roche... cela crée une sorte de déformation dans les têtes des gens sur ce que le travail devrait être », explique Chalmers à Ayiti Kale Je.
2 - Miner la légitimité du gouvernement et permettre aux ONG et agences étrangères de prendre sa place
Déjà dans son rapport sur les efforts de secours au cours des premiers six mois http://www.interaction.org/document... en Juillet, Inter-Agency Standing Committee des Nations Unies a noté que les programmes CFW, où les travailleurs portent souvent des tee-shirts avec les logos d’ONG, pourrait miner « la légitimité du gouvernement. »
Dans les entretiens à la capitale et en province, AKJ a remarqué un mépris croissant pour le gouvernement (bien que, pour être juste, ce mépris est antérieur au 12 Janvier) avec une attente grandissante que les besoins fondamentaux et les services peuvent et doivent être pris en charge par des ONG étrangères plutôt que le gouvernement.
« Notre avenir repose sur les ONG ! Nous ne pouvons pas compter sur le gouvernement. Si c’était pour le gouvernement, nous serions déjà morts. Aucun responsable de l’Etat n’est jamais venu ici », a déclaré François Romel, un responsable de CFW dans le camp Terrain Acra, à la capitale, qui abrite 5.000 familles. « Essentiellement, nous n’avons pas un gouvernement dans ce pays. »
« Quel que soit le programme qui nous arrive, nous y participerons », a déclaré Pierre Wilson, président de l’Association Paysanne Perèy, qui exécute un programme de 600 emplois pour Mercy Corps. « Si ses travaux, et nous sommes payés, nous allons le faire ... Je pense que ces emplois devraient être permanents. »
Ces attitudes sont « très préoccupantes », a noté Chalmers.
« Ce système de « l’économie humanitaire » ou « l’économie d’urgence »... est en train de verrouiller le pays dans une « approche humanitaire » et une dépendance à l’aide ...
Il y a un décalage croissant entre ce que les gens pensent qu’ils peuvent faire en tant que citoyens, parce que de plus en plus de rôles sont joués par les ONG et les acteurs internationaux dans tous les domaines ... Ceci légitimise également la présence d’acteurs internationaux dans tous les domaines. »
Et c’est peut-être un résultat recherché, selon Chalmers.
« Regardez le rapport Collier », a t-il noté.
Chalmers a ainsi fait allusion à Haiti : From Natural Catastrophe to Economic Security, écrit pour l’ONU par l’économiste Paul Collier en 2009. Ce rapport énonce les grands axes des programmes mis en œuvre en Haïti après le 12 Janvier.
Collier recommande que les ONG et le secteur privé fournissent des services de santé de base et d’éducation parce que « l’amélioration des services publics n’est pas une solution viable : les problèmes du secteur public sont profonds et il n’est pas réaliste de s’attendre à ce qu’ils puissent être résolus rapidement. »
Un document plus récent de la RAND Corporation, un consultant habituel du Département d’Etat américain, fait la même recommandation. [akj apr 10/11/2010 00 :30]
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Haiti-Reconstruction : Le prétexte de la relance de l’économie
jeudi 11 novembre 2010
Enquête
Dans le cadre du partenariat médiatique « Ayiti Je Kale »*, dont AlterPresse fait partie
P-au-P., 10 nov. 2010 [Ayiti Je Kale / AlterPresse]--- Un objectif déclaré des programmes CFW est de faire travailler les gens pour de l’argent, qui est ensuite consacré à satisfaire ses besoins, et contribuer ainsi à une « relance » de l’économie.
L’économie de qui ?
Bien que AKJ ne puisse déterminer quel rôle ont joué les programmes CFW dans la remise en marche de l’économie, une chose est certaine : les trottoirs et les rues de la capitale sont encombrés de vendeurs de marchandises pour la plupart importées. En même temps l’USAID semble qualifier ce type d’activité économique - la vente de chaussures et de vêtements usagés importés - comme un « succès » [voir ce rapport – link]. Tout le monde ne voit pas les choses de la même façon.
« Le principal impact du CFW est sur la circulation de l’argent », a dit l’économiste haïtien Gerald Chéry. « Chaque fois qu’il ya une grande crise dans une économie ... ils cherchent toujours des mesures temporaires pour créer des emplois afin que les gens puissent avoir des revenus. »
Toutefois, Chéry a noté que si les revenus créent la demande, la question qui doit être posée c’est : la demande pour quoi ?
« Nous avons besoin que l’argent qui circule en Haïti ne quitte pas Haïti pour aller vers un autre pays. L’argent doit rester en Haïti pour que cela puisse créer du travail. Vous ne pouvez pas payer quelqu’un, puis il achète, mais c’est un autre pays qui en bénéficie, pas Haïti, » a déclaré Chéry.
Et pourtant, aujourd’hui en Haïti, c’est exactement ce qui se passe.
Des études menées, entre autres, par Oxfam indiquent que les bénéficiaires CFW dépensent environ la moitié de leur salaires en denrées alimentaires et / ou en marchandises à revendre dans la rue, avec le reste la plupart du temps, ils payent le loyer, les frais de scolarité, le remboursement des dettes et d’autres charges.
Si la moitié de l’argent CFW est consacré à l’alimentation et les marchandises à revendre, ceux qui en profitent dans cette économie mondiale de récession se trouvent à l’extérieur des frontières haïtiennes.
Haïti achète plus de la moitié de sa nourriture à l’étranger, donc beaucoup d’argent CFW va aux partenaires commerciaux d’Haïti, et le plus grand d’entre eux c’est les États-Unis. En 2008, Haïti a acheté près de US $ 1 milliard de dollars de marchandises à son voisin du Nord, dont US $ 325 millions de nourriture.
Le salaire est-il suffisant ?
Personne ne pense – suivant les investigations menées par AKJ et les ONG – que le salaire de 200 gourdes par jour soit suffisant.
« Cela m’aide, mais pas tant que ça. C’est juste un minimum », a déclaré Lorde Jordany, un travailleur de 19 ans, près de Maniche, dans le sud du pays.
Dans ce programme de Catholic Relief Services, au bout d’un mois les travailleurs obtiennent un sac de blé, un sac de haricots et de l’huile végétale. Jordany dit qu’il va tout revendre, pour environ 3200 gourdes, soit environ US $ 81, ce qui signifie qu’il aura gagné environ 160 gourdes par jour, moins que le salaire minimum officiel de 200 gourdes par jour.
Les économistes, défenseurs des droits humains et même les ONG d’exécution conviennent que 200 gourdes ne suffisent pas.
« Nous constatons que les gens ne font pas vraiment assez pour répondre à tous leurs besoins », a souligné Ingersoll.
Une étude de 2008 menée par le Washington Worker Rights Consortium qui prend en compte les besoins en calories, le loyer, la scolarité, l’énergie, la nourriture et d’autres dépenses, a déterminé un salaire minimum vital pour un adulte avec deux mineurs à charge de 15,244.48 gourdes par mois, soit environ 548,30 gourdes (environ US $ 13,88) par jour.
Qu’est-ce qui se passe à la campagne ?
Un des problèmes généré par les programmes FFW mis en œuvre antérieurement en Haïti a été l’abandon de la production agricole par les paysans qui ont délaissé leurs parcelles. [Lien vers la partie 1]
En 2010, AKJ a découvert le même phénomène, même s’il est vrai que dans certaines régions, le mois d’octobre est une période creuse. Néanmoins, peu de paysans admettraient que leur présence dans une équipe de travail nuirait à leur production agricole. Beaucoup ont affirmé qu’ils travailleraient dans les champs après une journée de travail de huit heures sous le soleil des Caraïbes, ou « vraiment de manière intense » le samedi.
Mais, Philippe Céloi, un agronome, qui supervisait le programme de six mois de Catholic Relief Services près de Maniche, a admis que la plupart de ses 468 travailleurs étaient des paysans. Les travailleurs - qui passaient un mois dans une équipe – étaient en train de construire des terrasses sur les pentes des bassins versants.
« Après six mois, il y aura des avantages - et pas seulement pour les travailleurs qui ont obtenu un salaire, mais aussi pour la communauté », a déclaré Céloi.
Toutefois, interrogé sur l’impact de ce travail sur l’agriculture paysanne, Céloi a admis qu’il y a un côté négatif dans le programme.
« Oui, il y a aussi des inconvénients. Par exemple, ces paysans ne sont pas en train de planter comme cela devrait être le cas. En ce moment c’est la saison des haricots ... Et ils ne sont pas en train de planter des pommes de terre, du manioc ou du sorgho. Alors, quand ce programme prendra fin, il va y avoir un problème, parce que les gens ne seront pas en mesure de trouver de la nourriture à manger ... Ces personnes se retrouveront dans une situation difficile. »
Des emplois pour les résidents du camp et des personnes déplacées à la campagne
Dans la capitale, les habitants du camp semblent être les principaux bénéficiaires des programmes CFW.
Dans les campagnes, cependant, AKJ a été incapable de trouver une seule personne déplacée ou membre d’une famille d’accueil travaillant dans un programme CFW ou FFW. Selon des journalistes des radios communautaires à Maniche, Fondwa et Papaye, très peu de personnes déplacées demeurent dans leurs communautés rurales.
Par conséquent, beaucoup de ceux qui travaillent à l’extérieur de la capitale sont des paysans, les jeunes et les personnes âgées qui ont obtenu des emplois par l’intermédiaire de leur église, un groupe local de base, ou par l’intermédiaire de leurs connexions à un candidat ou un autre « chef » local, qui leur a personnellement remis les cartes de travail. Dans certains endroits, les fonctionnaires locaux se sont plaints que le programme leur donne des problèmes car il sème « la jalousie » dans les communautés.
La stabilité politique
Un seul document CFW que AKJ a reçu énonce cet objectif politique noir sur blanc et proclame son succès.
Le Bureau de l’USAID « Office of Transition Initiatives », qui, jusqu’au 30 Juin avait dépensé plus de US $ 20 million dans les programmes CFW, via deux sous-traitants - Chemonics et Development Alternatives Incorporated – avait comme principaux objectifs de « soutenir le gouvernement d’Haïti, promouvoir la stabilité, et diminuer les risques de troubles.
Dans le même document, répondant à la critique de l’auditeur de l’USAID qui a révélé que les programmes CFW financés par l’organisme américain n’ont pas permis d’enlever les décombres comme ils devraient, Robert Jenkins, directeur par intérim de l’USAID/Haïti ainsi que l’AID/OTI, a écrit ceci :
« L’objectif stratégique de l’OTI en Haïti a été et est de favoriser la stabilisation dans un environnement changeant et volatil. Le premier moyen (tactique) pour parvenir à cette fin a été l’embauche une quantité de travailleurs et l’enlèvement des gravats. Les hypothèses sous-jacentes à cet égard sont les suivantes : (1) les travailleurs (en particulier les jeunes hommes) sont moins susceptibles de recourir à la violence s’ils ont un emploi ; (2) Les infusions d’argent comptant dans les quartiers les plus pauvres auraient probablement un effet salutaire ; (3) L’enlèvement des gravats, toujours dans les quartiers les plus pauvres, a été hautement symbolique, car cela a offert l’espoir de retour vers une certaine forme de normalité. »
Jenkins a également noté que les programmes étaient « clairement marqués en tant qu’initiative du gouvernement du Haïti. » Cela signifie qu’objectivement, dans une année électorale, ils soutiennent le parti au pouvoir et son candidat, Jude Célestin.
Sans surprise, il y a eu des affrontements en rapport avec CFW dans certains quartiers, incluant des affrontements entre les travailleurs apparemment pro-Célestin et les partisans des autres candidats qui ont dit qu’ils ont été exclus des programmes d’emploi. Un groupe de manifestants a scandé à la fin du mois d’octobre : « Cash for Work, c’est Cash for Vote ! »
Cash for Work fonctionne…
Ainsi, dans le long terme ... les programmes CFW en Haïti « empêchent(-ils) la révolution » et « sauvent(-ils) le capitalisme » ?
Certes, en Haïti il n’y a pas eu le genre de grandes manifestations comme celles qui ont eu lieu au Mexique après le tremblement de terre de 1985. Des milliers de personnes n’ont pas attendu deux semaines après cette catastrophe dévastatrice, pour défiler dans les rues et faire en sorte que leurs demandes de logements décents soient entendues.
Peut-être l’effet de « stabilisation » est une des raisons pour lesquelles le gouvernement haïtien demande aux agences et aux ONG de poursuivre et même de renforcer leurs programmes ?
Une ébauche d’un document élaboré par le gouvernement haïtien sur le CFW ne mentionne pas cette raison. Il prétend plutôt que les emplois CFW vont « relancer l’économie », « améliorer la sécurité alimentaire », « assainir l’environnement » et « relancer la production alimentaire. »
Cependant, comme l’enquête de AKJ, l’étude de 1997 et d’autres travaux ont montré, que les programmes de CFW ne contribuent, dans le long terme, à aucun de ces objectifs. Mais l’histoire montre qu’ils ne sont pas un gaspillage total d’argent non plus. [akj apr 10/11/2010 00 :30]
…………..
mardi 9 novembre 2010
Enquête
Dans le cadre du partenariat médiatique « Ayiti Kale Je »*, dont AlterPresse fait partie
P-au-P., 9 nov. 2010 [Ayiti Je Kale / AlterPresse]--- « Cash-for-work » (CFW) est un terme utilisé par les agences humanitaires pour designer des emplois à court terme destinés à une main-d’œuvre non qualifiée. Un de ses principaux objectifs est de faire circuler de l’argent en vue de « relancer » l’économie. Les travailleurs sont payés au salaire minimum ou moins. Le terme semble provenir d’un programme connexe, "Food for Work" (FFW), que les agences humanitaires ont mis en œuvre en Haïti et à travers le monde depuis des décennies.
En Haïti, les programmes CFW ciblent spécialement les victimes du tremblement de terre qui vivent dans les 1.300 camps pour personnes déplacées ou à la campagne chez des amis ou des parents.
Un emploi CFW est généralement d’une durée de huit heures par jour, cinq ou six jours par semaine, deux ou quatre semaines, avec un salaire journalier de 200 gourdes (salaire minimum en Haïti, environ US $ 5,00). Les emplois types sont : le balayage des rues, le nettoyage des canaux de drainage, l’enlèvement des décombres à la main, la construction de latrines dans les camps, la réparation de routes rurales à l’aide de pioches et de pelles, et la construction de terrasses dans les zones agricoles.
Certains emplois sont une combinaison de CFW et FFW, parce que plutôt que de recevoir 200 gourdes, le travailleur obtient 120 gourdes (US $ 4.00) et une ration alimentaire – généralement du blé, des haricots et de l‘huile végétale. Et dans certaines régions du pays, les travailleurs obtiennent seulement de la nourriture, comme à Maniche, dans le sud, où ils reçoivent un sac de blé, un sac de haricots et cinq gallons d’huile au bout de quatre semaines de travail.
Malheureusement, au niveau du gouvernement haïtien, des économistes et du grand public, personne ni aucune agence ne sait vraiment combien de gens travaillent dans la multitude de programmes CFW et FFW mis en place actuellement en Haïti.
Ayiti Kale Je s’est entretenu avec des travailleurs et des superviseurs CFW, avec des représentants de diverses organisations humanitaires, et également a consulté des dizaines de documents et sites web. Bien que de nombreux responsables ont pu déclarer que leurs programme procure 1.500 emplois ou 2.500 emplois par jour, personne ne dispose d’un chiffre global, de leur répartition sur le territoire, ou de statistiques sur les activités de ces travailleurs. (Le manque de coordination dans ce secteur est similaire à ce que Ayiti Je Kale a constaté plus tôt cet automne, en ce qui concerne la réinstallation 1,3 millions de sans-abri.)
Par exemple : Concern Worldwide emploie 400 travailleurs ; American Refugee Committee, 105 ; Catholic Relief Services, 6000. Mercy Corps emploie donne environ 600 emplois près de Hinche, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a déclaré qu’il aura employé un total de 140.000 personnes d’ici la fin de l’année 2010, mais la durée de l’emploi varie. Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) affirme que le nombre d’emplois qu’il aura fourni d’ici la fin de 2010 sera de près de 400.000 (bien que le PAM a indiqué que certains d’entre eux sont aussi des emplois PAM). Le PNUD a un coût total d’environ US $ 80 millions de dollars.
"cash-for-work”, un ajout relativement récent à la littérature humanitaire
Le terme "cash-for-work” est un ajout relativement récent à la littérature humanitaire, mais le concept existe de longue date.
En fait, l’économiste britannique John Maynard Keynes (1883-1946) pourrait être considéré comme le père du "cash-for-work."
Oxford University Press résume la pensée keynésienne sur l’intervention de l’État comme suit :
En termes simples, Keynes a critiqué le fait que la crise de la demande [Wall Street en 1929], a été provoquée par la pensée économique « orthodoxe » basée sur les vertus du libre marché. Keynes a plaidé pour un rôle beaucoup plus pro actif et créatif de l’État, qui doit ajuster la demande dans l’économie afin d’assurer la (relative) stabilité à travers les cycles économiques qui, autrement, seraient une série de « booms » et « busts » (« expansion » et « ralentissement »).
Un des points essentiels introduits par Keynes a été que l’augmentation de la demande aura un effet « multiplicateur », de sorte que l’intervention du gouvernement dans la création d’emplois (par exemple) créera de nouveaux emplois dans les industries qui sont liées à la consommation.
Durant la Grande Dépression aux États-Unis, l’administration de Franklin D. Roosevelt a mis la théorie de Keynes en pratique. Les programmes du New Deal, du Civilian Conservation Corps et du Works Projects Administration (WPA) ont employé des millions de personnes.
Mais comme Robert Scheer de Truthdig l’a récemment écrit dans son nouveau livre, The Great American Stickup : How Reagan Republicans and Clinton Democrats Enriched Wall Street While Mugging Main Street, le capitalisme est hanté par plus de dépressions et de récessions.
« La grande et terrible ironie du capitalisme est que si on le laisse libre, il organisera, inexorablement, sa propre disparition, soit par la révolution ou l’effondrement économique ...
La réglementation gouvernementale de l’économie de marché est venue avec le New Deal, ou il y a avait le désir de sauver le capitalisme plutôt que de le détruire. "
Le New Deal de FDR offre un exemple parfait. Avec des milliers d’hommes et de femmes sans emploi marchant sur Washington, et avec les organisations syndicales et les partis socialistes ou communistes gagnant en force, les programmes d’emplois ont été créés autant pour la prévention de la révolution que pour la relance de l’économie.
Les prédécesseurs du CFW et FFW en Haïti
Ces deux objectifs cités plus haut ont également été à l’origine de divers programmes d’emplois en Haïti.
François « Papa Doc » Duvalier conduit un programme de "make-work” ou des emplois cosmétiques. Duvalier utilise ces emplois – et la terreur – pour empêcher toute forme de révolte, tout comme le Sénat romain a utilisé "panem et circenses » (« du pain et des jeux ») pour apaiser les masses.
Mais bien avant le programme de Duvalier, les Américains initient une série d’interventions radicales dans l’économie haïtienne, car ils essaient d’empêcher la révolution ou au moins d’assurer la stabilité et de prévenir la migration vers les États-Unis, par l’installation de structures et de pratiques capitalistes qui seraient bénéfiques pour l’économie américaine.
Les premières grandes interventions ont lieu au cours de l’occupation américaine (1915-1934). A la fin de l’occupation, plus d’une douzaine d’agro-industries américaines - les entreprises de caoutchouc, de sucre et d’ananas – s’accaparent des centaines de milliers d’hectares de terre, autrefois cultivées par les paysans.
Les Américains offrent à ces paysans nouvellement sans terre du travail mais à bas salaires - 10 à 30 cents US par jour – sur leurs plantations et agro-industries. Le Département d’Etat justifie cet ’"ajustement" de l’économie avec des promesses maintenant familières, donnant des concessions aux compagnies américaines sous le prétexte que les nouveaux acteurs fourniraient du « travail à la population » et assureraient « le développement économique », selon l’historien Suzy Castor.
Également au cours de cette période, le gouvernement américain encourage les projets qui, selon lui, moderniseraient le secteur agricole, mais, selon Castor, « l’occupation n’apporta aucune solution, ni même une amélioration sensible au problème agricole haïtien ».
Après l’occupation, Ex-Im Bank du gouvernement américain soutient principalement des investisseurs américains créent des entreprises avec des promesses semblables au New Deal – des milliers d’emplois et la stimulation de la consommation.
Les programmes et projets ont beaucoup de résultats - le barrage de Péligre qui déplace et appauvrit des milliers de familles paysannes, l’inflation, la corruption, les bénéfices pour les entreprises étrangères (y compris KBR, un sous-traitant militaire des États-Unis, alors appelée Brown and Root), et l’augmentation de la dette haïtienne d’un montant supplémentaire de US $ 33 millions de dollars, selon l’économiste Gérard Pierre-Charles.
Les améliorations promises pour l’économie via l’augmentation de la demande et de l’offre sont absentes de la liste des résultats.
La prochaine grande intervention de Washington se réalise durant le régime des Duvalier. Les États-Unis débloquent des millions, d’abord pour soutenir la dictature comme un rempart contre le communisme, et ensuite pour des projets de "développement" agricoles visant à endiguer le flux des réfugiés "boat people" vers les États-Unis.
Mais le flux ne s’arrête pas. Ainsi, en 1982, « l’USAID et les agences de développement multilatérales, y compris la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, et la Banque Interaméricaine de Développement, ont formulé une nouvelle stratégie », qui était « sans précédent tant en portée qu’en taille », selon les économistes Josh DeWind et David H. Kinley III.
La stratégie prévoit de tenter de « renforcer l’intégration d’Haïti dans l’économie internationale et en particulier dans le marché américain » avec les projets qui sont principalement gérés par des « organisations privées et bénévoles... afin de contourner l’inefficacité des organismes gouvernementaux du pays d’accueil. »
Ces organisations privées et bénévoles sont les prédécesseurs des « organisations non gouvernementales » [1] ou des ONG – La « République des ONG » est née.
En 1988, DeWind et Kinley note que « la nouvelle stratégie semble avoir maintenu et même aggravé les problèmes économiques et politiques qui ont provoqué l’émigration haïtienne », mais l’USAID, la Banque mondiale et les ONG et d’autres continuent dans la même voie.
Plus récemment, les programmes de l’USAID ont introduit des programmes d’emplois massifs pour les millions de pauvres paysans haitiens. Mais de nombreuses études, comme Feeding Dependency, Starving Democracy : USAID Policies in Haiti et Democracy Undermined, Economic Justice Denied, toutes deux réalisées en 1997, montrent que les programmes ont fait peu de bien.
Feeding Dependency a examine les programmes FFW de USAID, qui ne sont pas très différents du CFW en cours, sauf que les travailleurs étaient souvent payés avec des denrées alimentaires américains, et non avec de l’argent comptant. Le rapport a conclu que les programmes de l’USAID « ont favorisé les intérêts économiques américains, et non pas le développement d’Haïti. »
Le rapport a examiné le programme de « travail à haute intensité de main-d’œuvre, » établie en 1993, lorsque Washington réalise que le retour du président en exil, Jean-Bertrand Aristide, est inévitable. l’USAID crée ce programme d’un montant de $ US 18 millions pour « augmenter les revenus de nombreuses familles pauvres haïtiennes » et « créer un sentiment de confiance et d’espoir ». Mettant l’accent sur la réhabilitation et l’amélioration des terres agricoles, le budget atteint un total de US $ 38 millions de dollars, sur 34 mois, et aurait employé, à son apogée, 50.000 travailleurs par jour.
Mais l’objectif a t-il vraiment été de « créer un sentiment de confiance et d’espoir » ?
Ou était-ce peut-être aussi de s’assurer que les partisans d’Aristide et du mouvement progressiste démocratique et populaire, avec ses revendications de gauche, ne trouvent pas d’espace pour se mobiliser une fois l’ordre constitutionnel rétabli en 1994 ?
FD a découvert que les programmes « ont activement renforcé les forces anti-démocratiques et populaires et affaibli les organisations démocratiques », notant que :
Les conséquences négatives que cela comporte pour le développement durable, le développement communautaire, ne peuvent pas être sous-estimées. En effectuant le programme durant la période du sanglant coup d’État militaire, les États-Unis ont fourni au gouvernement de facto un soutien politique.
Le rapport indique également que les programmes ont :
• retiré des paysans de la production alimentaire,
• créé de nouvelles habitudes de consommation,
• entravé « l’esprit bénévole et communautaire nécessaires pour le développement », et
• « généré de la dépendance. »
Enfin, l’étude note que la plupart des travaux d’infrastructures ont été éphémères – les canaux se remplissent rapidement et les routes construites à la main deviennent des chemins rocailleux au cours de la prochaine saison des pluies. [akj apr 09/11/2010 00 :30]
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Références
Suzy Castor, L’Occupation américaine d’Haïti, 1988 edition.
Gérard Pierre-Charles, L’Économie Haïtienne et sa voie de Développement, 1967.
Josh DeWind and David H. Kinley III, AIDING MIGRATION – The Impact of International Development Assistance on Haiti, 1988.
* « Ayiti Kale Je » est une initiative de partenariat médiatique en vue d’assurer des investigations journalistiques sur la reconstruction d’Haïti suite au séisme dévastateur qui a frappé le pays et fait 300.000 morts et autant de blessés.
Le Groupe Médialternatif est un des partenaires de cette initiative, à travers son agence multimédia AlterPresse (http://www.alterpresse.org/), avec la Société pour l’Animation de la Communication Sociale (SAKS - http://www.saks-haiti.org/). Deux réseaux participent également : le Réseau des Femmes Animatrices des Radios Communautaires Haïtiennes (REFRAKA) et l’Association des Médias Communautaires Haïtiens (AMEKA), qui est composé de stations de radios communautaires à travers le pays.
Perspectives
Haiti-Reconstruction : Effets pervers du « Cash-for-work »
mercredi 10 novembre 2010
Enquête
Dans le cadre du partenariat médiatique « Ayiti Kale Je »*, dont AlterPresse fait partie
P-au-P., 10 nov. 2010 [Ayiti Je Kale / AlterPresse]--- Les journalistes d’Ayiti Kale Je - à Port-au-Prince et dans cinq stations de radio communautaires à travers le pays - ont interrogé le personnel du Cash-for-Work (CFW), les économistes et les travailleurs humanitaires, et ont analysé les documents provenant d’organisations non gouvernementales [1] (ONG) et agences impliquées dans la mise en œuvre des programmes CFW et Food-for-Work (FFW).
Ayiti Kale Je a constaté que la plupart des travailleurs étaient heureux d’avoir un emploi CFW. Les journalistes ont également trouvé des exemples de corruption et de mauvaise gestion :
• Une équipe de travail a été gérée par un chauffeur de taxi moto qui était le cousin du « leader paysan » et cette équipe avait au moins un travailleur agé de moins de 18 ans. (Perèy)
• Dans au moins deux régions, des travailleurs ont signalé qu’ils ont été obligés de donner une partie de leur éventuel salaire (500 et 1.500 gourdes) en échange de travail CFW. (Perèy et Carrefour-Feuilles)
• Fréquemment, les équipes de travail ont moins de travailleurs qu’elles sont censés avoir, elles ne travaillent pas, et souvent ne respectent pas les horaires. (Port-au-Prince et autres endroits)
• Un candidat sortant du parti au pouvoir, Inite, contrôle l’embauche de travailleurs CFW pour plusieurs équipes. (Léogane)
Mais d’autres résultats de l’investigation Ayiti Kale Je - liés aux effets de la CFW - sont plus frappants que ces exemples de corruption.
Certains effets peut-être inattendus
1 – Banalisation de la notion de « travail »
Les programmes CFW sont honteusement sous-productifs et même non-productifs. Un coordonnateur étranger de CFW les a appelé « Cash for ne rien faire ».
Ce phénomène n’est pas propre à Haïti. Aux États-Unis, même si de nombreux programmes de WPA [lien] ont produit des infrastructures durables et employé des centaines d’écrivains et artistes, le WPA a également eu des surnoms tels que "We Piddle Around" (“Nous pissons partout”) et "Whistle, Piss et Argue gang » (“Equipe de Siffler, Pisser et Jurer”) parce que ces équipes de voirie n’étaient pas toujours productives.
Des économistes haïtiens et quelques responsables de CFW sont préoccupés par les effets à long terme des programmes CFW.
« Je crains que nous créons peut-être une mauvaise éthique de travail, parce que je pense que vous voyez beaucoup d’équipes de CFW dans toute la ville et le pays, et si vous regardez bien, les équipes de travail ne sont pas nécessairement au travail », a déclaré Deb Ingersoll, coordonnateur CFW pour American Refugee Committee. « Je crains que nous offrons ... une image du travail qui n’est pas nécessairement celle du vrai labeur."
L’économiste haïtien Camille Chalmers est d’accord.
« Ils savent qu’ils gagnent de l’argent en faisant quelque chose qui n’est pas vraiment le travail. Ils sont très conscients de cela. C’est clair quand vous voyez des gens travaillant sur les tas de décombres. Ils ramassent un bloc ou une roche... cela crée une sorte de déformation dans les têtes des gens sur ce que le travail devrait être », explique Chalmers à Ayiti Kale Je.
2 - Miner la légitimité du gouvernement et permettre aux ONG et agences étrangères de prendre sa place
Déjà dans son rapport sur les efforts de secours au cours des premiers six mois http://www.interaction.org/document... en Juillet, Inter-Agency Standing Committee des Nations Unies a noté que les programmes CFW, où les travailleurs portent souvent des tee-shirts avec les logos d’ONG, pourrait miner « la légitimité du gouvernement. »
Dans les entretiens à la capitale et en province, AKJ a remarqué un mépris croissant pour le gouvernement (bien que, pour être juste, ce mépris est antérieur au 12 Janvier) avec une attente grandissante que les besoins fondamentaux et les services peuvent et doivent être pris en charge par des ONG étrangères plutôt que le gouvernement.
« Notre avenir repose sur les ONG ! Nous ne pouvons pas compter sur le gouvernement. Si c’était pour le gouvernement, nous serions déjà morts. Aucun responsable de l’Etat n’est jamais venu ici », a déclaré François Romel, un responsable de CFW dans le camp Terrain Acra, à la capitale, qui abrite 5.000 familles. « Essentiellement, nous n’avons pas un gouvernement dans ce pays. »
« Quel que soit le programme qui nous arrive, nous y participerons », a déclaré Pierre Wilson, président de l’Association Paysanne Perèy, qui exécute un programme de 600 emplois pour Mercy Corps. « Si ses travaux, et nous sommes payés, nous allons le faire ... Je pense que ces emplois devraient être permanents. »
Ces attitudes sont « très préoccupantes », a noté Chalmers.
« Ce système de « l’économie humanitaire » ou « l’économie d’urgence »... est en train de verrouiller le pays dans une « approche humanitaire » et une dépendance à l’aide ...
Il y a un décalage croissant entre ce que les gens pensent qu’ils peuvent faire en tant que citoyens, parce que de plus en plus de rôles sont joués par les ONG et les acteurs internationaux dans tous les domaines ... Ceci légitimise également la présence d’acteurs internationaux dans tous les domaines. »
Et c’est peut-être un résultat recherché, selon Chalmers.
« Regardez le rapport Collier », a t-il noté.
Chalmers a ainsi fait allusion à Haiti : From Natural Catastrophe to Economic Security, écrit pour l’ONU par l’économiste Paul Collier en 2009. Ce rapport énonce les grands axes des programmes mis en œuvre en Haïti après le 12 Janvier.
Collier recommande que les ONG et le secteur privé fournissent des services de santé de base et d’éducation parce que « l’amélioration des services publics n’est pas une solution viable : les problèmes du secteur public sont profonds et il n’est pas réaliste de s’attendre à ce qu’ils puissent être résolus rapidement. »
Un document plus récent de la RAND Corporation, un consultant habituel du Département d’Etat américain, fait la même recommandation. [akj apr 10/11/2010 00 :30]
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Haiti-Reconstruction : Le prétexte de la relance de l’économie
jeudi 11 novembre 2010
Enquête
Dans le cadre du partenariat médiatique « Ayiti Je Kale »*, dont AlterPresse fait partie
P-au-P., 10 nov. 2010 [Ayiti Je Kale / AlterPresse]--- Un objectif déclaré des programmes CFW est de faire travailler les gens pour de l’argent, qui est ensuite consacré à satisfaire ses besoins, et contribuer ainsi à une « relance » de l’économie.
L’économie de qui ?
Bien que AKJ ne puisse déterminer quel rôle ont joué les programmes CFW dans la remise en marche de l’économie, une chose est certaine : les trottoirs et les rues de la capitale sont encombrés de vendeurs de marchandises pour la plupart importées. En même temps l’USAID semble qualifier ce type d’activité économique - la vente de chaussures et de vêtements usagés importés - comme un « succès » [voir ce rapport – link]. Tout le monde ne voit pas les choses de la même façon.
« Le principal impact du CFW est sur la circulation de l’argent », a dit l’économiste haïtien Gerald Chéry. « Chaque fois qu’il ya une grande crise dans une économie ... ils cherchent toujours des mesures temporaires pour créer des emplois afin que les gens puissent avoir des revenus. »
Toutefois, Chéry a noté que si les revenus créent la demande, la question qui doit être posée c’est : la demande pour quoi ?
« Nous avons besoin que l’argent qui circule en Haïti ne quitte pas Haïti pour aller vers un autre pays. L’argent doit rester en Haïti pour que cela puisse créer du travail. Vous ne pouvez pas payer quelqu’un, puis il achète, mais c’est un autre pays qui en bénéficie, pas Haïti, » a déclaré Chéry.
Et pourtant, aujourd’hui en Haïti, c’est exactement ce qui se passe.
Des études menées, entre autres, par Oxfam indiquent que les bénéficiaires CFW dépensent environ la moitié de leur salaires en denrées alimentaires et / ou en marchandises à revendre dans la rue, avec le reste la plupart du temps, ils payent le loyer, les frais de scolarité, le remboursement des dettes et d’autres charges.
Si la moitié de l’argent CFW est consacré à l’alimentation et les marchandises à revendre, ceux qui en profitent dans cette économie mondiale de récession se trouvent à l’extérieur des frontières haïtiennes.
Haïti achète plus de la moitié de sa nourriture à l’étranger, donc beaucoup d’argent CFW va aux partenaires commerciaux d’Haïti, et le plus grand d’entre eux c’est les États-Unis. En 2008, Haïti a acheté près de US $ 1 milliard de dollars de marchandises à son voisin du Nord, dont US $ 325 millions de nourriture.
Le salaire est-il suffisant ?
Personne ne pense – suivant les investigations menées par AKJ et les ONG – que le salaire de 200 gourdes par jour soit suffisant.
« Cela m’aide, mais pas tant que ça. C’est juste un minimum », a déclaré Lorde Jordany, un travailleur de 19 ans, près de Maniche, dans le sud du pays.
Dans ce programme de Catholic Relief Services, au bout d’un mois les travailleurs obtiennent un sac de blé, un sac de haricots et de l’huile végétale. Jordany dit qu’il va tout revendre, pour environ 3200 gourdes, soit environ US $ 81, ce qui signifie qu’il aura gagné environ 160 gourdes par jour, moins que le salaire minimum officiel de 200 gourdes par jour.
Les économistes, défenseurs des droits humains et même les ONG d’exécution conviennent que 200 gourdes ne suffisent pas.
« Nous constatons que les gens ne font pas vraiment assez pour répondre à tous leurs besoins », a souligné Ingersoll.
Une étude de 2008 menée par le Washington Worker Rights Consortium qui prend en compte les besoins en calories, le loyer, la scolarité, l’énergie, la nourriture et d’autres dépenses, a déterminé un salaire minimum vital pour un adulte avec deux mineurs à charge de 15,244.48 gourdes par mois, soit environ 548,30 gourdes (environ US $ 13,88) par jour.
Qu’est-ce qui se passe à la campagne ?
Un des problèmes généré par les programmes FFW mis en œuvre antérieurement en Haïti a été l’abandon de la production agricole par les paysans qui ont délaissé leurs parcelles. [Lien vers la partie 1]
En 2010, AKJ a découvert le même phénomène, même s’il est vrai que dans certaines régions, le mois d’octobre est une période creuse. Néanmoins, peu de paysans admettraient que leur présence dans une équipe de travail nuirait à leur production agricole. Beaucoup ont affirmé qu’ils travailleraient dans les champs après une journée de travail de huit heures sous le soleil des Caraïbes, ou « vraiment de manière intense » le samedi.
Mais, Philippe Céloi, un agronome, qui supervisait le programme de six mois de Catholic Relief Services près de Maniche, a admis que la plupart de ses 468 travailleurs étaient des paysans. Les travailleurs - qui passaient un mois dans une équipe – étaient en train de construire des terrasses sur les pentes des bassins versants.
« Après six mois, il y aura des avantages - et pas seulement pour les travailleurs qui ont obtenu un salaire, mais aussi pour la communauté », a déclaré Céloi.
Toutefois, interrogé sur l’impact de ce travail sur l’agriculture paysanne, Céloi a admis qu’il y a un côté négatif dans le programme.
« Oui, il y a aussi des inconvénients. Par exemple, ces paysans ne sont pas en train de planter comme cela devrait être le cas. En ce moment c’est la saison des haricots ... Et ils ne sont pas en train de planter des pommes de terre, du manioc ou du sorgho. Alors, quand ce programme prendra fin, il va y avoir un problème, parce que les gens ne seront pas en mesure de trouver de la nourriture à manger ... Ces personnes se retrouveront dans une situation difficile. »
Des emplois pour les résidents du camp et des personnes déplacées à la campagne
Dans la capitale, les habitants du camp semblent être les principaux bénéficiaires des programmes CFW.
Dans les campagnes, cependant, AKJ a été incapable de trouver une seule personne déplacée ou membre d’une famille d’accueil travaillant dans un programme CFW ou FFW. Selon des journalistes des radios communautaires à Maniche, Fondwa et Papaye, très peu de personnes déplacées demeurent dans leurs communautés rurales.
Par conséquent, beaucoup de ceux qui travaillent à l’extérieur de la capitale sont des paysans, les jeunes et les personnes âgées qui ont obtenu des emplois par l’intermédiaire de leur église, un groupe local de base, ou par l’intermédiaire de leurs connexions à un candidat ou un autre « chef » local, qui leur a personnellement remis les cartes de travail. Dans certains endroits, les fonctionnaires locaux se sont plaints que le programme leur donne des problèmes car il sème « la jalousie » dans les communautés.
La stabilité politique
Un seul document CFW que AKJ a reçu énonce cet objectif politique noir sur blanc et proclame son succès.
Le Bureau de l’USAID « Office of Transition Initiatives », qui, jusqu’au 30 Juin avait dépensé plus de US $ 20 million dans les programmes CFW, via deux sous-traitants - Chemonics et Development Alternatives Incorporated – avait comme principaux objectifs de « soutenir le gouvernement d’Haïti, promouvoir la stabilité, et diminuer les risques de troubles.
Dans le même document, répondant à la critique de l’auditeur de l’USAID qui a révélé que les programmes CFW financés par l’organisme américain n’ont pas permis d’enlever les décombres comme ils devraient, Robert Jenkins, directeur par intérim de l’USAID/Haïti ainsi que l’AID/OTI, a écrit ceci :
« L’objectif stratégique de l’OTI en Haïti a été et est de favoriser la stabilisation dans un environnement changeant et volatil. Le premier moyen (tactique) pour parvenir à cette fin a été l’embauche une quantité de travailleurs et l’enlèvement des gravats. Les hypothèses sous-jacentes à cet égard sont les suivantes : (1) les travailleurs (en particulier les jeunes hommes) sont moins susceptibles de recourir à la violence s’ils ont un emploi ; (2) Les infusions d’argent comptant dans les quartiers les plus pauvres auraient probablement un effet salutaire ; (3) L’enlèvement des gravats, toujours dans les quartiers les plus pauvres, a été hautement symbolique, car cela a offert l’espoir de retour vers une certaine forme de normalité. »
Jenkins a également noté que les programmes étaient « clairement marqués en tant qu’initiative du gouvernement du Haïti. » Cela signifie qu’objectivement, dans une année électorale, ils soutiennent le parti au pouvoir et son candidat, Jude Célestin.
Sans surprise, il y a eu des affrontements en rapport avec CFW dans certains quartiers, incluant des affrontements entre les travailleurs apparemment pro-Célestin et les partisans des autres candidats qui ont dit qu’ils ont été exclus des programmes d’emploi. Un groupe de manifestants a scandé à la fin du mois d’octobre : « Cash for Work, c’est Cash for Vote ! »
Cash for Work fonctionne…
Ainsi, dans le long terme ... les programmes CFW en Haïti « empêchent(-ils) la révolution » et « sauvent(-ils) le capitalisme » ?
Certes, en Haïti il n’y a pas eu le genre de grandes manifestations comme celles qui ont eu lieu au Mexique après le tremblement de terre de 1985. Des milliers de personnes n’ont pas attendu deux semaines après cette catastrophe dévastatrice, pour défiler dans les rues et faire en sorte que leurs demandes de logements décents soient entendues.
Peut-être l’effet de « stabilisation » est une des raisons pour lesquelles le gouvernement haïtien demande aux agences et aux ONG de poursuivre et même de renforcer leurs programmes ?
Une ébauche d’un document élaboré par le gouvernement haïtien sur le CFW ne mentionne pas cette raison. Il prétend plutôt que les emplois CFW vont « relancer l’économie », « améliorer la sécurité alimentaire », « assainir l’environnement » et « relancer la production alimentaire. »
Cependant, comme l’enquête de AKJ, l’étude de 1997 et d’autres travaux ont montré, que les programmes de CFW ne contribuent, dans le long terme, à aucun de ces objectifs. Mais l’histoire montre qu’ils ne sont pas un gaspillage total d’argent non plus. [akj apr 10/11/2010 00 :30]
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