Annie Zaino, une technicienne sismologue repond a ma question dans Quora:
Yves Simon: Le deboisement et les temperatures extremes peuvent-ils causer un tremblement de terre?
Annie Zaino: Je ne suis pas au courant que le deboisement peut causer un tremblement de terre. Il peut causer un glissement de terrain puisque les racines des arbres stabilisent le sol.
Des temperatures extremes comme les oragans, les tornades, les blizzards ne peuvent non plus. Certains effets de changements climatiques peuvent etre associes a une augmentation des activites sismiques dans le futur. Les masses de glace pesent sur la portion de la terre dans laquelle elles se trouvent. La fusion de cette masse de glace peut causer une decharge massive de poids. La portion de la terre peut tres lentement rebondir causant de petits tremblements de terre.
La seule exception a laquelle je puisse penser est liee au mouvement de l'eau. Des tremblements de terre ont ete cause par des barrages. Quand l'eau remplit le reservoir du barrage d'une riviere, soudainement la terre experimente une augmentation drastique de la pression verticale. Ceci peut raisonnablement causer de grands tremblements de terre. Mais je n'ai jamais entendu que des inondations naturelles relatives a une temperature extreme peuvent causer un trmblement de terre.
The purpose of this blog is to educate and to discuss about Haiti natural disasters with a focus on seismic activity and vulnerability, to report general information in regard to the jan 12th 2010 Haiti earthquake and to the world earthquakes. It also focuses on the Haiti reconstruction efforts and stresses the need to use structural and seismic design or paraseismic construction techniques in the building of physical infrastructures
Le but de ce blog est d'eduquer et de discuter a propos des desastres naturels avec un focus sur l'activite et la vulnerabilite sismique, de reporter des informations generales relatives au tremblement de terre d'Haiti du 12 janvier 2010 et aux tremblements de terre du monde. Il met l'accent sur les efforts de reconstruction d'Haiti et la necessite d'utiliser des techniques de conception des structures de batiments et construction parasismique dans la construction des infrastructures physiques.
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Monday, March 25, 2013
Tuesday, July 24, 2012
Pourquoi le tremblement de terre d'Haiti peut ne pas avoir ete un desastre naturel?
Le deboisement et la temperature extreme peuvent causer des tremblements de terre d'apres les scientifiques. Leurs decouvertes suggerent que la coupure de bois dans les montagnes escarpees peut augmenter le risque de glissements de terrain et de tremblements de terre dans des endroits hautement deboises tels qu'Haiti qui souffrait d'un tremblement de terre d'une magnitude 7 en 2010.
Des geologues ont prealablement rejete l'idee que la pression atmospherique basse associee avec des cyclones tropicaux peut influencer l'arrivee de tremblements de terre. Mais une etude suggere un mecanisme different base sur les changements de poids du sol et d'autres materiaux terrestres pesant sur une faille geologique sous la contrainte sismique.
Des incidences de pluie humide provoquent le declenchement de ces evenements sismiques. La pluie humide induit des milliers de glissements de terrain et de severes erosions, ce qui enleve du materiel terrestre de la surface de la terre, liberant la contrainte et encourageant le mouvement le long des failles, declara Shimon Wdowinski de l'universite de Miami en Floride.
"Le tremblement de terre d'Haiti arriva dix huit mois apres deux tempetes tropicales et deux cyclones", declara-t-il. Des tremblements de terre arrivent dans des endroits montagneux affectes par des cyclones, tels le Japon, les Philippines, et peut etre l'Amerique Centrale, disait-il a l'union geophysique de San Francisco.
L'idee que la temperature peut jouer un role dans le declenchement des tremblements de terre est controversiale. Mais le Dr Wdowski disait qu'une analyse du temps d'arrivee des tremblements de terre et des cyclones a Taiwan durant les soixante dernieres annees a demontre une correlation statistique avec un nombre significatif de tremblements de terre superieure a 6 survenus au cours de la periode de quatre ans durant laquelle les cyclones survinrent.
Taiwan fut frappe en 1969 par le typhon (cyclone) Flossie puis un tremblement de terre de magnitude 6.2 survint en 1972. Le typhon Morakot fut suivi par un tremblement de terre de magnitude 6.2 dans la meme annee et un tremblement de terre de magnitude 6.4 en 2010. Le typhon Herb en 1996 fut suivi par un tremblement de terre de magnitude 6.8 en 1998 et un tremblement de terre de magnitude 7.6 en 1999.
Dr Wdowinski disait que l'erosion rapide du sol sur des pentes causee par des cyclones tropicaux changeait la contrainte sur la faille geologique sur une periode de mois ou d'annees, ce qui peut declencher un tremblement de terre.
L'analyse statistique montra que le temps d'arrivee des tremblements de terre est au-dessus des attentes. La probabilite d'un processus aleatoire ou il n'y aurait pas de correlation entre les tremblements de terre est moins qu'un pour cent, disait-il.
Le delai existant entre les cyclones et les tremblements de terre n'est pas du a l'erosion terrestre. Le delai peut etre du au temps necessaire pour drainer le sol jusqu'a l'ocean, disait-il.
http://www.independent.co.uk/environment/green-living/why-the-haiti-earthquake-may-not-have-been-a-natural-disaster-6275044.html
Des geologues ont prealablement rejete l'idee que la pression atmospherique basse associee avec des cyclones tropicaux peut influencer l'arrivee de tremblements de terre. Mais une etude suggere un mecanisme different base sur les changements de poids du sol et d'autres materiaux terrestres pesant sur une faille geologique sous la contrainte sismique.
Des incidences de pluie humide provoquent le declenchement de ces evenements sismiques. La pluie humide induit des milliers de glissements de terrain et de severes erosions, ce qui enleve du materiel terrestre de la surface de la terre, liberant la contrainte et encourageant le mouvement le long des failles, declara Shimon Wdowinski de l'universite de Miami en Floride.
"Le tremblement de terre d'Haiti arriva dix huit mois apres deux tempetes tropicales et deux cyclones", declara-t-il. Des tremblements de terre arrivent dans des endroits montagneux affectes par des cyclones, tels le Japon, les Philippines, et peut etre l'Amerique Centrale, disait-il a l'union geophysique de San Francisco.
L'idee que la temperature peut jouer un role dans le declenchement des tremblements de terre est controversiale. Mais le Dr Wdowski disait qu'une analyse du temps d'arrivee des tremblements de terre et des cyclones a Taiwan durant les soixante dernieres annees a demontre une correlation statistique avec un nombre significatif de tremblements de terre superieure a 6 survenus au cours de la periode de quatre ans durant laquelle les cyclones survinrent.
Taiwan fut frappe en 1969 par le typhon (cyclone) Flossie puis un tremblement de terre de magnitude 6.2 survint en 1972. Le typhon Morakot fut suivi par un tremblement de terre de magnitude 6.2 dans la meme annee et un tremblement de terre de magnitude 6.4 en 2010. Le typhon Herb en 1996 fut suivi par un tremblement de terre de magnitude 6.8 en 1998 et un tremblement de terre de magnitude 7.6 en 1999.
Dr Wdowinski disait que l'erosion rapide du sol sur des pentes causee par des cyclones tropicaux changeait la contrainte sur la faille geologique sur une periode de mois ou d'annees, ce qui peut declencher un tremblement de terre.
L'analyse statistique montra que le temps d'arrivee des tremblements de terre est au-dessus des attentes. La probabilite d'un processus aleatoire ou il n'y aurait pas de correlation entre les tremblements de terre est moins qu'un pour cent, disait-il.
Le delai existant entre les cyclones et les tremblements de terre n'est pas du a l'erosion terrestre. Le delai peut etre du au temps necessaire pour drainer le sol jusqu'a l'ocean, disait-il.
http://www.independent.co.uk/environment/green-living/why-the-haiti-earthquake-may-not-have-been-a-natural-disaster-6275044.html
Saturday, July 14, 2012
Un changement climatique pourrait-il activer les volcans et causer des tremblements de terre?
De nombreuses theories telles le catastrophisme, les derives continentales ont dans le passe explique l'existence de tremblements de terre. Le tectonisme est la theorie contemporaine expliquant la formation d'un seisme ou tremblement de terre. Suivant cette theorie la contrainte liberee au niveau des failles est la cause principale d'un tremblement de terre. Cependant qu'est ce qui provoque la liberation de l'energie accumulee au niveau de ces failles ? Des etudes ont montre l'existence d'une correlation entre les changements climatiques et l'existence de tremblements de terre. Ces changements climatiques peuvent a leur tour causer un changement au niveau des failles permettant l'energie accumulee de se liberee et de se transformer en secousses sismiques appelees tremblement de terre. Le geoloque anlais Bill Mc Guire est un adepte de la theorie du lien entre le changement climatique et l'existence des tremblements de terre.
Le scientifique anglais soutient la these que le rechauffement planetaire pourrait causer dans le futur des tremblements de terre et des eruptions volcaniques tres intenses. Tandis que certaines personnalites ridiculisent ses points de vue il se refere a un ensemble de recherches etablissant un lien entre le changement climatique et les evenements geologiques les plus destructifs de la terre.
Des desastres geologiques peuvent influencer le climat, par exemple, quand des debris volcaniques voilent le soleil. D'apres le geologue anglais Bill Mc Guire l'inverse est aussi vrai i.e le climat peut influencer la geologie. Le geologue developpe sa these dans son livre intitule :" Waking the giant : How a changing climate triggers Earthquakes, Tsunamis and Volcanoes.
Mc Guire soutient la these de l'evidence croissante de l'implication du changement climatique dans l'existence d'evenements geologiques les plus destructifs de la planete. Des couches de glace fondue et un changement du niveau de la mer peuvent causer des tremblements de terre tres intenses et des eruptions volcaniques.
L'evidence la plus solide de l'influence du climat sur la geologie provient de la fin du dernier age de la glace datant de 12.000 ans environ d'apres Mc Guire, vulcanologue et professeur de risques geophysiques et climatiques au College de l'universite de Londres. L'analyse de depots volcaniques, publiee durant la derniere decade par plusieurs auteurs, trouva que cette periode de changement climatique, au cours de laquelle des couches de glace se detachent de la planete, coincide avec une eruption soudaine d'activite geologique. L'incidence d'eruptions volcaniques augmenta de 50 fois plus pendant 1.500 ans avant de revenir au niveaux anterieurs.
Qu'arriva-t-il ? Mc Guire declare que durant de longues periodes de glaciation le poids de la glace de quelques kilometres d'epaisseur maintenait de fortes pressions souterraines gardant le magma au pied des volcans et supprimant les eruptions. Mais tandis que la glace fondait son poids se libere et la surface de la terre se souleva de quelques centaines de metres. Il se referre a Freysteinn Sigmundsson au centre Volcanologique Nordique a l'universite de Iceland a Reykjavik , declarant: "La reduction de pression permit aux roches du manteau de se liquefier creant une zone de magma s'echappant au dessous de Iceland". La production de magma augmenta de 30 fois- ce magma, d'apres l'argumentation, se transforma en une envolee spectaculaire d'eruptions volcaniques.
Des vagues similaires d'eruption volcanique eurent lieu a cette epoque a travers une grande partie de la planete ou d'enormes couches de glace ou de petits glaciers tropicaux fonderent, declare Hugh Tuffen, un vulcanologue a l'universite de Lancaster en Angleterre. Des montagnes Eiffel d'Allemagne a la Cordillere des Andes au Chili, et de la Californie a Kamchatka, des volcans se reveillerent, declare Mc Guire, qui presida une conference sur le changement climat climatique et la geologie a la Societe Royale de Londres en 2009. (a suivre)
Le scientifique anglais soutient la these que le rechauffement planetaire pourrait causer dans le futur des tremblements de terre et des eruptions volcaniques tres intenses. Tandis que certaines personnalites ridiculisent ses points de vue il se refere a un ensemble de recherches etablissant un lien entre le changement climatique et les evenements geologiques les plus destructifs de la terre.
Des desastres geologiques peuvent influencer le climat, par exemple, quand des debris volcaniques voilent le soleil. D'apres le geologue anglais Bill Mc Guire l'inverse est aussi vrai i.e le climat peut influencer la geologie. Le geologue developpe sa these dans son livre intitule :" Waking the giant : How a changing climate triggers Earthquakes, Tsunamis and Volcanoes.
Mc Guire soutient la these de l'evidence croissante de l'implication du changement climatique dans l'existence d'evenements geologiques les plus destructifs de la planete. Des couches de glace fondue et un changement du niveau de la mer peuvent causer des tremblements de terre tres intenses et des eruptions volcaniques.
L'evidence la plus solide de l'influence du climat sur la geologie provient de la fin du dernier age de la glace datant de 12.000 ans environ d'apres Mc Guire, vulcanologue et professeur de risques geophysiques et climatiques au College de l'universite de Londres. L'analyse de depots volcaniques, publiee durant la derniere decade par plusieurs auteurs, trouva que cette periode de changement climatique, au cours de laquelle des couches de glace se detachent de la planete, coincide avec une eruption soudaine d'activite geologique. L'incidence d'eruptions volcaniques augmenta de 50 fois plus pendant 1.500 ans avant de revenir au niveaux anterieurs.
Qu'arriva-t-il ? Mc Guire declare que durant de longues periodes de glaciation le poids de la glace de quelques kilometres d'epaisseur maintenait de fortes pressions souterraines gardant le magma au pied des volcans et supprimant les eruptions. Mais tandis que la glace fondait son poids se libere et la surface de la terre se souleva de quelques centaines de metres. Il se referre a Freysteinn Sigmundsson au centre Volcanologique Nordique a l'universite de Iceland a Reykjavik , declarant: "La reduction de pression permit aux roches du manteau de se liquefier creant une zone de magma s'echappant au dessous de Iceland". La production de magma augmenta de 30 fois- ce magma, d'apres l'argumentation, se transforma en une envolee spectaculaire d'eruptions volcaniques.
Des vagues similaires d'eruption volcanique eurent lieu a cette epoque a travers une grande partie de la planete ou d'enormes couches de glace ou de petits glaciers tropicaux fonderent, declare Hugh Tuffen, un vulcanologue a l'universite de Lancaster en Angleterre. Des montagnes Eiffel d'Allemagne a la Cordillere des Andes au Chili, et de la Californie a Kamchatka, des volcans se reveillerent, declare Mc Guire, qui presida une conference sur le changement climat climatique et la geologie a la Societe Royale de Londres en 2009. (a suivre)
Friday, February 3, 2012
Le gouvernement haitien ne se preoccupe pas de proteger la population haitienne contre une nouvelle menace sismique
Deux ans apres le tremblement de terre du 12 janvier 2010 ou un demi-million de personnes vivent encore sous les tentes et un processus de reconstruction lent a se demarrer en l'absence d'un plan clair et defini le gouvernement n'a rien fait pour proteger la population contre de nouvelles menaces sismiques selon une interview accordee par l'ingenieur Claude Preptit a Alter Presse.
En effet l'unite de Sismologie etablie au Bureau des mines et de l'energie ne dispose d'auciun appui financier et technique du gouvernement. Cette unite ne dispose pas de ses proppres appareils de surveillance sismique. Celle-ci est assuree actuellement grace aux appareils legues par l'Institut Geologique Americain (USGS) apres le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Ces appareils au nombre de 5 ou 6 sont installes a Port-au-Prince, Saint-Marc, Cayes, Cap Haitien et Port-de-Paix.
Au debut de l'exercice fiscal 2010-2011 un budget de 150 mille dollars americains a ete prepare par l'unite de Sismologie et soumis au gouvernement haitien et aucun financement n'a ete accorde. Cette situation continue a prevaloir durant l'exercice 2011-2012 ou aucun centime n'a ete accorde.
De plus il n'y pas de programme national et d'education contre la menace sismique.. Il faudrait d'abord une campagne de sensibilisation dans les ecoles et les communautes pour apprendre aux jeunes et aux plus ages comment se comporter lors des secousses sismiques.
La menace sismique n'est pas evaluee car jusqu'a present bon nombre de failles demeurent inconnues. Dans le Nord par exemple les failles secondaires a la faille septentrionale sont ignorees.
Dans le domaine de la construction les gens continuent a construire comme auparavant. Le gouvernement ne veille pas a l'application des normes elemetaires de la construction voire a etablir un code de normes de construction parasismique. De plus les nombreux degats materiels et de pertes de vies humaines du tremblement de terre du 12 janvier 2010 sont causes par non seulement la pauvrete des constructions mais d'une urbanisation inadequate, insalubre et impenetrable aux moyens de secours en cas de desastres naturels ou non.
Voici un rapport de l'interview de l'ingenieur Claude Preptit accorde a Alter Presse:
Haïti-Séisme-2 ans : Menace sismique toujours présente
Mille cent treize (1,113) répliques en 2 ans
jeudi 12 janvier 2012
A partir de février 2012, l’unité technique de sismologie (Uts) entreprend des travaux de micro zonage de l’aire métropolitaine de la capitale Port-au-Prince, à Port-de-Paix (Nord-Ouest), Cap-Haïtien, Fort-Liberté et Ouanaminthe (Nord-Est).
Il faut des campagnes de sensibilisation pour encourager des comportements responsables chez la population, préconise l’ingénieur géologue Claude Prépetit, coordonnateur de l’Uts.
Il est également impérieux d’établir des normes de construction, des normes parasismiques, et exiger à ce que toutes nouvelles constructions respectent ces nouvelles normes.
Il importe de réduire la vulnérabilité de la population au phénomène sismique.
Inévitablement, nous aurons à vivre d’autres tremblements de terre dans les prochaines années en Haïti. Si aucune disposition de prévention n’est prise institutionnellement, le bilan sera beaucoup plus lourd que celui du 12 janvier 2010, prévient l’Uts.
Interview
Propos recueillis par Jean Élie Paul
P-au-P, 12 janv 2012 [AlterPresse] --- La menace sismique reste un phénomène naturel, qui sera toujours présent sur le territoire national, avertit l’ingénieur géologue Claude Prépetit, coordonnateur de l’unité technique de sismologie (Uts), qui préconise des dispositions institutionnelles de prévention.
Dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse, à l’occasion du deuxième anniversaire du tremblement de terre du 12 janvier 2010, l’ingénieur géologue Prépetit présente l’unité technique de sismologie, les difficultés auxquelles est confrontée cette unité, les réalités cartographiques en matière de sismologie dans le pays, les perspectives institutionnelles, et propose des recommandations pour une meilleure gestion des secousses sismiques par la population nationale.
AlterPresse : Comment a germé l’idée de la création de l’unité technique de sismologie (Uts), au lendemain du séisme du 12 janvier 2010 ?
C. Prépetit : Logée au bureau des mines et de l’énergie (Bme), cette unité a été créée le 7 février 2011, presque un an après le séisme du 12 janvier. La décision émane du président du conseil d’administration du Bme, qui était le ministre des travaux publics, transports et communications (Mtptc), l’ingénieur Jacques Gabriel.
AlterPresse : Quel est le bilan des activités réalisées par cette unité depuis février 2011 ?
C. Prépetit : Immédiatement après la création de cette unité, nous avons préparé un document de projet pour définir les attributions et la mission de l’unité…
Ensuite, il a fallu chercher les moyens pour la mise en place de cette unité, parce que l’objectif de cette unité consiste à procéder à la surveillance sismique du pays au plan national, à analyser les informations, à placer les appareils un peu partout sur l’ensemble du territoire national et à traiter les informations dans un centre de données.
Par la suite, l’Uts doit diffuser les informations auprès des autorités chargées de la protection civile et également auprès de la population.
Dans un premier temps, nous avons placé les appareils : les appareils disponibles que sont les accéléromètres, les sismomètres qui sont placés un peu partout sur le territoire national.
Maintenant, il faut relier tout ce dispositif à un centre de données.
AlterPresse : Parlez-nous un peu de ces appareils.
C. Prépetit : Nous avons reçu en don, du projet Winner de l’agence américaine pour le développement international (Usaid), six accéléromètres.
Ces appareils ont été placés à l’Hôtel le Plaza, au bureau des mines et de l’énergie, à Laboule 10, aux Cayes (Sud), et un autre a été placé à l’ambassade des États-Unis d’Amérique à Tabarre.
Immédiatement après le 12 janvier 2010, trois (3) stations large bande ont été installées par les ressources naturelles du Canada : une placée dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince (à Juvénat, à l’est de la capitale), une à Léogane (au sud de la capitale) et une autre à Jacmel (Sud-Est). Ces stations sont actuellement gérées par le ministère de l’environnement.
Ensuite, il y a huit appareils, huit (8) sismomètres, qui ont été légués par l’ United State Geological Survey (USGS).
Au lendemain du 12 janvier 2010, comme vous le savez, l’USGS est venue installer un certain nombre d’appareils en Haïti pour pouvoir contrôler les répliques. Après trois mois, ces appareils ont été enlevés.
Puisque la collaboration a été très bonne entre l’USGS et le bureau des mines et de l’énergie, ils nous ont légués à peu près cinq ou six appareils qui sont installés au Cap-Haïtien (Nord), à Port de Paix (Nord-Ouest), à Port-au-Prince (Ouest), à Saint-Marc (Artibonite / Nord) et également aux Cayes (Sud).
Voilà pour les appareils qui ont été installés.
Ce sont des appareils qui ont été légués en don par la communauté internationale. Le gouvernement haïtien n’a pas encore investi dans le domaine.
[…]
AlterPresse : Le tremblement de terre de janvier 2010 a été causé par une faille jusque-là inconnue. Est-ce qu’on a pu découvrir d’autres failles sur le territoire national ?
C. Prépetit : Il n’y a pas d’étude géologique, faite après le 12 janvier 2010.
Mais, les enregistrements, sur les appareils qui ont été installés, ont permis de placer les épicentres sur une carte.
Il en résulte que ce n’est pas la faille de la presqu’ile du Sud qui a provoqué le séisme du 12 janvier 2010, parce qu’il n’y a pas d’alignements de répliques tout au long de cette faille. Ces alignements se sont faits, surtout tout le long d’une zone tout près de Léogane.
C’est ce qui nous permet de dire que c’est une faille baptisée "faille de Léogane" qui a été cassée le 12 janvier 2010. Donc, voilà à quoi sert l’enregistrement des secousses.
AlterPresse : Où en êtes-vous avec le projet de micro zonage ?
C. Prépetit : Le projet de micro zonage va être exécuté par le bureau de recherches géologiques et minières de France (Brgm), en collaboration avec le bureau haïtien des mines et de l’énergie et le laboratoire national.
Justement, nous allons partir la semaine prochaine pour faire un stage au Brgm...
Donc, l’équipe nationale va faire un stage au Brgm, va rencontrer l’équipe internationale, pour définir le plan de micro zonage.
Le stage doit se faire le 30 janvier 2012.
Cela veut dire que, dès le mois de février 2012, nous devons commencer les travaux de micro zonage dans l’aire métropolitaine et, en même temps, à Port-de-Paix, Cap-Haïtien, Fort Liberté et Ouanaminthe (Nord-Est).
AlterPresse : de quel budget dispose’l’Uts ?
C. Prépetit : Dès la création de l’unité technique de sismologie, nous avons préparé un budget de départ pour sa mise en place, lequel était évalué à environ 150 mille dollars américains, soit 6 millions de gourdes pour l’exercice 2010-2011, que nous avons sollicité du trésor public [..]
Pendant l’exercice 2010-2011, aucun centime n’a été accordé à l’Uts.
Maintenant, pour l’exercice 2011-2012, nous avons également soumis le même projet. Jusqu’à présent, rien n’a été fait. Donc, pour vous dire, après une année, le trésor public n’a encore affecté aucun centime au fonctionnement de l’Uts.
L’avenir de l’Uts va dépendre de l’intérêt de l’État haïtien en une telle unité de sismologie.
Parce qu’il ne suffit pas seulement de créer cette unité, mais il faut également lui donner les moyens nécessaires pour qu’elle puisse fonctionner. Parce qu’il faut fonctionner avec des appareils, et ces appareils coûtent cher. Il faut payer le personnel.
Certes, nous recevons des dons pour ces appareils, mais il faut les entretenir. […]
AlterPresse : Deux ans après le séisme, quelles observations avez-vous faites dans le comportement de la population, en général ?
C. Prépetit : Dans le comportement des gens, je vois que le traumatisme est encore là.
C’est bien malheureux qu’il n’y ait pas de programmes de sensibilisation de la population, surtout dans les écoles, pour apprendre aux élèves, aux tout-petits comment se comporter lorsqu’il y a une secousse sismique.
Pendant ces deux années, nous avons enregistré pas mal de répliques.
D’après les appareils qui ont été placés un peu partout en Haïti, nous avons pu enregistrer mille cent treize répliques pendant ces deux années.
De ces mille cent treize répliques, il y a une bonne partie qui n’a pas été ressentie, parce que ce sont des répliques de magnitude inférieure à trois.
[…] Et à chaque fois qu’une réplique s’est produite quelque part à Léogane ou à Petit-Goâve… cela a provoqué un mouvement de panique auprès de la population. Le comportement de la population n’est pas un comportement correct, parce que l’éducation n’est pas faite face à une secousse sismique… C’est un travail à faire, c’est une lacune à combler. […]
AlterPresse : Dans ce cas, qu’est-ce qui devrait être fait et qui n’a pas été fait par les institutions nationales ?
C. Prépetit : Il faudrait d’abord avoir un programme national, qui s’étend sur l’ensemble du territoire national, à l’intérieur de toutes les écoles pour mener une campagne de sensibilisation,
Deuxièmement, il faudrait entreprendre des travaux de renforcement de certains bâtiments publics, tels que les établissements scolaires, surtout les bâtiments de l’Etat, les hôpitaux...
Donc, accomplir des travaux de consolidation et ensuite établir des normes de construction, des normes parasismiques et exiger à ce que toutes nouvelles constructions respectent ces nouvelles normes.
Il faudrait également renforcer les lois, procéder également à l’évaluation de la menace sismique, parce que, jusqu’à maintenant, beaucoup de failles demeurent inconnues.
Par exemple, dans le Nord, nous connaissons la faille septentrionale, mais nous ignorons les failles inconnues, les failles secondaires qui sont à côté de la faille septentrionale.
Donc, il y a un travail de dépistage à faire au niveau du territoire national pour que nous puissions cartographier les failles connues et les failles inconnues.
[…] Parce que, la menace sismique, elle sera toujours là, elle sera toujours présente en Haïti.
Qu’on le veuille ou non, dans les prochaines années, nous aurons à faire face à un autre tremblement de terre. Même si on ne sait pas quand cela va se produire, si c’est dans cinquante ans ou dans cent ans, nous savons qu’il va se produire.
Inévitablement, nous aurons à vivre d’autres tremblements de terre. Si rien n’est fait, le bilan sera beaucoup plus lourd.
AlterPresse : Vous dites que, dans les prochaines années, Haïti connaitra d’autres tremblements de terre. Doit-on s’attendre à des magnitudes similaires à celle du 12 janvier 2010 ?
C. Prépetit : Là où un tremblement de terre s’est produit, il se produira dans le futur. C’est une énergie qui s’accumule dans le sol et puis après, le sol ne peut plus contenir cette pression, elle se relâche : ceci donne naissance au tremblement de terre. Si on avait eu un tremblement de terre de magnitude 8, à l’avenir on aura un tremblement de terre de même magnitude.
AlterPresse : Quelles recommandations ferez-vous à la population haïtienne à l’occasion du deuxième anniversaire du séisme du 12 janvier 2010 ?
C. Prépetit : J’aurais souhaité que l’État Haïtien s’approprie le problème sismique.
Inévitablement, nous devons réduire la vulnérabilité de la population au phénomène sismique.
Si on ne le fait pas, au prochain séisme, nous risquons d’avoir encore plus de deux cent mille morts, trois cent mille morts.
La réduction de la vulnérabilité est de la responsabilité des gouvernements, des collectivités territoriales et des autorités de la justice.
Il faut que la responsabilité soit partagée. Il faut que les gens sachent que c’est à nous Haïtiennes et Haïtiens de prendre notre destin en main pour limiter l’impact du phénomène sur la population.
Parce que nous ne pouvons pas empêcher un séisme de se produire, nous ne pouvons pas, non plus, agir sur un phénomène tout à fait naturel.
Par contre, nous pouvons réduire la vulnérabilité de la population….
J’aurais souhaité qu’il y ait une forme de prise en charge beaucoup plus large de la population générale, pour ne pas compter encore des cadavres au prochain séisme.
[jep kft rc apr 12/01/2012 14:37]
En effet l'unite de Sismologie etablie au Bureau des mines et de l'energie ne dispose d'auciun appui financier et technique du gouvernement. Cette unite ne dispose pas de ses proppres appareils de surveillance sismique. Celle-ci est assuree actuellement grace aux appareils legues par l'Institut Geologique Americain (USGS) apres le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Ces appareils au nombre de 5 ou 6 sont installes a Port-au-Prince, Saint-Marc, Cayes, Cap Haitien et Port-de-Paix.
Au debut de l'exercice fiscal 2010-2011 un budget de 150 mille dollars americains a ete prepare par l'unite de Sismologie et soumis au gouvernement haitien et aucun financement n'a ete accorde. Cette situation continue a prevaloir durant l'exercice 2011-2012 ou aucun centime n'a ete accorde.
De plus il n'y pas de programme national et d'education contre la menace sismique.. Il faudrait d'abord une campagne de sensibilisation dans les ecoles et les communautes pour apprendre aux jeunes et aux plus ages comment se comporter lors des secousses sismiques.
La menace sismique n'est pas evaluee car jusqu'a present bon nombre de failles demeurent inconnues. Dans le Nord par exemple les failles secondaires a la faille septentrionale sont ignorees.
Dans le domaine de la construction les gens continuent a construire comme auparavant. Le gouvernement ne veille pas a l'application des normes elemetaires de la construction voire a etablir un code de normes de construction parasismique. De plus les nombreux degats materiels et de pertes de vies humaines du tremblement de terre du 12 janvier 2010 sont causes par non seulement la pauvrete des constructions mais d'une urbanisation inadequate, insalubre et impenetrable aux moyens de secours en cas de desastres naturels ou non.
Voici un rapport de l'interview de l'ingenieur Claude Preptit accorde a Alter Presse:
Haïti-Séisme-2 ans : Menace sismique toujours présente
Mille cent treize (1,113) répliques en 2 ans
jeudi 12 janvier 2012

Il faut des campagnes de sensibilisation pour encourager des comportements responsables chez la population, préconise l’ingénieur géologue Claude Prépetit, coordonnateur de l’Uts.
Il est également impérieux d’établir des normes de construction, des normes parasismiques, et exiger à ce que toutes nouvelles constructions respectent ces nouvelles normes.
Il importe de réduire la vulnérabilité de la population au phénomène sismique.
Inévitablement, nous aurons à vivre d’autres tremblements de terre dans les prochaines années en Haïti. Si aucune disposition de prévention n’est prise institutionnellement, le bilan sera beaucoup plus lourd que celui du 12 janvier 2010, prévient l’Uts.
Interview
Propos recueillis par Jean Élie Paul
P-au-P, 12 janv 2012 [AlterPresse] --- La menace sismique reste un phénomène naturel, qui sera toujours présent sur le territoire national, avertit l’ingénieur géologue Claude Prépetit, coordonnateur de l’unité technique de sismologie (Uts), qui préconise des dispositions institutionnelles de prévention.
Dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse, à l’occasion du deuxième anniversaire du tremblement de terre du 12 janvier 2010, l’ingénieur géologue Prépetit présente l’unité technique de sismologie, les difficultés auxquelles est confrontée cette unité, les réalités cartographiques en matière de sismologie dans le pays, les perspectives institutionnelles, et propose des recommandations pour une meilleure gestion des secousses sismiques par la population nationale.
AlterPresse : Comment a germé l’idée de la création de l’unité technique de sismologie (Uts), au lendemain du séisme du 12 janvier 2010 ?
C. Prépetit : Logée au bureau des mines et de l’énergie (Bme), cette unité a été créée le 7 février 2011, presque un an après le séisme du 12 janvier. La décision émane du président du conseil d’administration du Bme, qui était le ministre des travaux publics, transports et communications (Mtptc), l’ingénieur Jacques Gabriel.
AlterPresse : Quel est le bilan des activités réalisées par cette unité depuis février 2011 ?
C. Prépetit : Immédiatement après la création de cette unité, nous avons préparé un document de projet pour définir les attributions et la mission de l’unité…
Ensuite, il a fallu chercher les moyens pour la mise en place de cette unité, parce que l’objectif de cette unité consiste à procéder à la surveillance sismique du pays au plan national, à analyser les informations, à placer les appareils un peu partout sur l’ensemble du territoire national et à traiter les informations dans un centre de données.
Par la suite, l’Uts doit diffuser les informations auprès des autorités chargées de la protection civile et également auprès de la population.
Dans un premier temps, nous avons placé les appareils : les appareils disponibles que sont les accéléromètres, les sismomètres qui sont placés un peu partout sur le territoire national.
Maintenant, il faut relier tout ce dispositif à un centre de données.
AlterPresse : Parlez-nous un peu de ces appareils.
C. Prépetit : Nous avons reçu en don, du projet Winner de l’agence américaine pour le développement international (Usaid), six accéléromètres.
Ces appareils ont été placés à l’Hôtel le Plaza, au bureau des mines et de l’énergie, à Laboule 10, aux Cayes (Sud), et un autre a été placé à l’ambassade des États-Unis d’Amérique à Tabarre.
Immédiatement après le 12 janvier 2010, trois (3) stations large bande ont été installées par les ressources naturelles du Canada : une placée dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince (à Juvénat, à l’est de la capitale), une à Léogane (au sud de la capitale) et une autre à Jacmel (Sud-Est). Ces stations sont actuellement gérées par le ministère de l’environnement.
Ensuite, il y a huit appareils, huit (8) sismomètres, qui ont été légués par l’ United State Geological Survey (USGS).
Au lendemain du 12 janvier 2010, comme vous le savez, l’USGS est venue installer un certain nombre d’appareils en Haïti pour pouvoir contrôler les répliques. Après trois mois, ces appareils ont été enlevés.
Puisque la collaboration a été très bonne entre l’USGS et le bureau des mines et de l’énergie, ils nous ont légués à peu près cinq ou six appareils qui sont installés au Cap-Haïtien (Nord), à Port de Paix (Nord-Ouest), à Port-au-Prince (Ouest), à Saint-Marc (Artibonite / Nord) et également aux Cayes (Sud).
Voilà pour les appareils qui ont été installés.
Ce sont des appareils qui ont été légués en don par la communauté internationale. Le gouvernement haïtien n’a pas encore investi dans le domaine.
[…]
AlterPresse : Le tremblement de terre de janvier 2010 a été causé par une faille jusque-là inconnue. Est-ce qu’on a pu découvrir d’autres failles sur le territoire national ?
C. Prépetit : Il n’y a pas d’étude géologique, faite après le 12 janvier 2010.
Mais, les enregistrements, sur les appareils qui ont été installés, ont permis de placer les épicentres sur une carte.
Il en résulte que ce n’est pas la faille de la presqu’ile du Sud qui a provoqué le séisme du 12 janvier 2010, parce qu’il n’y a pas d’alignements de répliques tout au long de cette faille. Ces alignements se sont faits, surtout tout le long d’une zone tout près de Léogane.
C’est ce qui nous permet de dire que c’est une faille baptisée "faille de Léogane" qui a été cassée le 12 janvier 2010. Donc, voilà à quoi sert l’enregistrement des secousses.
AlterPresse : Où en êtes-vous avec le projet de micro zonage ?
C. Prépetit : Le projet de micro zonage va être exécuté par le bureau de recherches géologiques et minières de France (Brgm), en collaboration avec le bureau haïtien des mines et de l’énergie et le laboratoire national.
Justement, nous allons partir la semaine prochaine pour faire un stage au Brgm...
Donc, l’équipe nationale va faire un stage au Brgm, va rencontrer l’équipe internationale, pour définir le plan de micro zonage.
Le stage doit se faire le 30 janvier 2012.
Cela veut dire que, dès le mois de février 2012, nous devons commencer les travaux de micro zonage dans l’aire métropolitaine et, en même temps, à Port-de-Paix, Cap-Haïtien, Fort Liberté et Ouanaminthe (Nord-Est).
AlterPresse : de quel budget dispose’l’Uts ?
C. Prépetit : Dès la création de l’unité technique de sismologie, nous avons préparé un budget de départ pour sa mise en place, lequel était évalué à environ 150 mille dollars américains, soit 6 millions de gourdes pour l’exercice 2010-2011, que nous avons sollicité du trésor public [..]
Pendant l’exercice 2010-2011, aucun centime n’a été accordé à l’Uts.
Maintenant, pour l’exercice 2011-2012, nous avons également soumis le même projet. Jusqu’à présent, rien n’a été fait. Donc, pour vous dire, après une année, le trésor public n’a encore affecté aucun centime au fonctionnement de l’Uts.
L’avenir de l’Uts va dépendre de l’intérêt de l’État haïtien en une telle unité de sismologie.
Parce qu’il ne suffit pas seulement de créer cette unité, mais il faut également lui donner les moyens nécessaires pour qu’elle puisse fonctionner. Parce qu’il faut fonctionner avec des appareils, et ces appareils coûtent cher. Il faut payer le personnel.
Certes, nous recevons des dons pour ces appareils, mais il faut les entretenir. […]
AlterPresse : Deux ans après le séisme, quelles observations avez-vous faites dans le comportement de la population, en général ?
C. Prépetit : Dans le comportement des gens, je vois que le traumatisme est encore là.
C’est bien malheureux qu’il n’y ait pas de programmes de sensibilisation de la population, surtout dans les écoles, pour apprendre aux élèves, aux tout-petits comment se comporter lorsqu’il y a une secousse sismique.
Pendant ces deux années, nous avons enregistré pas mal de répliques.
D’après les appareils qui ont été placés un peu partout en Haïti, nous avons pu enregistrer mille cent treize répliques pendant ces deux années.
De ces mille cent treize répliques, il y a une bonne partie qui n’a pas été ressentie, parce que ce sont des répliques de magnitude inférieure à trois.
[…] Et à chaque fois qu’une réplique s’est produite quelque part à Léogane ou à Petit-Goâve… cela a provoqué un mouvement de panique auprès de la population. Le comportement de la population n’est pas un comportement correct, parce que l’éducation n’est pas faite face à une secousse sismique… C’est un travail à faire, c’est une lacune à combler. […]
AlterPresse : Dans ce cas, qu’est-ce qui devrait être fait et qui n’a pas été fait par les institutions nationales ?
C. Prépetit : Il faudrait d’abord avoir un programme national, qui s’étend sur l’ensemble du territoire national, à l’intérieur de toutes les écoles pour mener une campagne de sensibilisation,
Deuxièmement, il faudrait entreprendre des travaux de renforcement de certains bâtiments publics, tels que les établissements scolaires, surtout les bâtiments de l’Etat, les hôpitaux...
Donc, accomplir des travaux de consolidation et ensuite établir des normes de construction, des normes parasismiques et exiger à ce que toutes nouvelles constructions respectent ces nouvelles normes.
Il faudrait également renforcer les lois, procéder également à l’évaluation de la menace sismique, parce que, jusqu’à maintenant, beaucoup de failles demeurent inconnues.
Par exemple, dans le Nord, nous connaissons la faille septentrionale, mais nous ignorons les failles inconnues, les failles secondaires qui sont à côté de la faille septentrionale.
Donc, il y a un travail de dépistage à faire au niveau du territoire national pour que nous puissions cartographier les failles connues et les failles inconnues.
[…] Parce que, la menace sismique, elle sera toujours là, elle sera toujours présente en Haïti.
Qu’on le veuille ou non, dans les prochaines années, nous aurons à faire face à un autre tremblement de terre. Même si on ne sait pas quand cela va se produire, si c’est dans cinquante ans ou dans cent ans, nous savons qu’il va se produire.
Inévitablement, nous aurons à vivre d’autres tremblements de terre. Si rien n’est fait, le bilan sera beaucoup plus lourd.
AlterPresse : Vous dites que, dans les prochaines années, Haïti connaitra d’autres tremblements de terre. Doit-on s’attendre à des magnitudes similaires à celle du 12 janvier 2010 ?
C. Prépetit : Là où un tremblement de terre s’est produit, il se produira dans le futur. C’est une énergie qui s’accumule dans le sol et puis après, le sol ne peut plus contenir cette pression, elle se relâche : ceci donne naissance au tremblement de terre. Si on avait eu un tremblement de terre de magnitude 8, à l’avenir on aura un tremblement de terre de même magnitude.
AlterPresse : Quelles recommandations ferez-vous à la population haïtienne à l’occasion du deuxième anniversaire du séisme du 12 janvier 2010 ?
C. Prépetit : J’aurais souhaité que l’État Haïtien s’approprie le problème sismique.
Inévitablement, nous devons réduire la vulnérabilité de la population au phénomène sismique.
Si on ne le fait pas, au prochain séisme, nous risquons d’avoir encore plus de deux cent mille morts, trois cent mille morts.
La réduction de la vulnérabilité est de la responsabilité des gouvernements, des collectivités territoriales et des autorités de la justice.
Il faut que la responsabilité soit partagée. Il faut que les gens sachent que c’est à nous Haïtiennes et Haïtiens de prendre notre destin en main pour limiter l’impact du phénomène sur la population.
Parce que nous ne pouvons pas empêcher un séisme de se produire, nous ne pouvons pas, non plus, agir sur un phénomène tout à fait naturel.
Par contre, nous pouvons réduire la vulnérabilité de la population….
J’aurais souhaité qu’il y ait une forme de prise en charge beaucoup plus large de la population générale, pour ne pas compter encore des cadavres au prochain séisme.
[jep kft rc apr 12/01/2012 14:37]
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