Le but de ce blog est d'eduquer et de discuter a propos des desastres naturels avec un focus sur l'activite et la vulnerabilite sismique, de reporter des informations generales relatives au tremblement de terre d'Haiti du 12 janvier 2010 et aux tremblements de terre du monde. Il met l'accent sur les efforts de reconstruction d'Haiti et la necessite d'utiliser des techniques de conception des structures de batiments et construction parasismique dans la construction des infrastructures physiques.

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Sunday, March 20, 2011

Haiti Reconstruction: de projets en projets


Le lundi 1er mars 2011, la Commission pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH), dirigée par l’ancien président des Etats-Unis William J. Clinton qui est aussi représentant spécial de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et le Premier ministre haïtien Jean Max Bellerive a tenu sa cinquième réunion au Karibe Convention Center situé à Juvénat, Pétion-Ville.  La CIRH a été créée en avril 2010 pour coordonner la reconstruction d’Haïti.


            Plus les mois s’écoulent, c’est la confusion totale autour et même au sein de l’organisme. On ne sait pas exactement ce que coordonne la CIRH. Il semblerait que l’organisation est là seulement pour approuver des projets. Treize ont été approuvés pour un montant de 255 millions de dollars au cours de cette réunion, mais qui va implémenter ces projets ? La CIRH a déjà approuvé des projets pour plus d’un milliard de dollars. Elle peut toujours approuver des projets à n’en plus finir. Rien ne dit qu’ils vont être mis à exécution. Car, d’après le Dr Réginald Boulos « La CIRH ne dispose d’aucun moyen d’influencer le processus de déblocage des fonds promis à Haïti. » Mais elle à les moyens, pas très honnête semble-t-il, pour choisir des firmes nord-américaines. L’agence en ligne AlterPresse nous apprend que « la France a protesté contre la procédure appliquée pour retenir une firme qui aura à mettre en place un bureau intitulé « Performance Anti-Corruption Office (PAO). La firme sélectionnée est la multinationale américaine Price Warehouse and Coopers. » Entre temps, le Japon et l’Espagne se sont intégrés au sein de la CIRH et ils ont contribué chacun 30 millions de dollars.
            N’est-ce pas sarcastique : On pratique la corruption pour mettre en place un bureau anti-corruption ! La Norvège a aussi exprimé des réserves sur la méthode de travail de la CIRH. « Lors du vote (des 13 projets) deux membres se sont abstenus dont un représentant d’une grande institution financière internationale…..D’autre part, le plan stratégique mis au point en décembre 2010 pour les actions à entreprendre durant les 8 prochains mois a été partiellement discuté. Les thèmes concernant l’énergie, le logement, l’enlèvement des débris, l’eau et l’assainissement ont été abordés….» ce qui veut dire : rien en fait n’a été conclu. « Les autres axes relatifs à la santé, la création d’emploi, l’éducation etc. ont été reportés à une prochaine réunion prévue pour le 8 avril. »(Idem) On aimerait savoir le montant débourser, pour épuiser le temps en palabres, pour cette cinquième réunion ? Au cours de la réunion, le représentant du Brésil, M. Antonio Pereira, voyant peut être qu’on est en train de ridiculiser le pays à fait savoir que « les projets que nous finançons doivent pouvoir s’appliquer à Haïti. Sinon on va approuver des projets non-adaptés. » Déjà, les chefs d’Etats de la CARICOM au cours de leur 22 ème réunion, où avait pris part le président de la République René Préval, tenue récemment avaient émis de sérieux réserves concernant la CIRH. « Les chefs d’Etats recommandent une révision des méthodes de travail afin de garantir que les priorités du gouvernement haïtien soient prises en compte dans un contexte d’urgence. » Ces chefs d’Etats pensent que « les projets approuvés ne reflètent pas les priorités immédiates alors que leur mise en œuvre est incertaine. » C’est tout dit ! Et, certainement René Préval a endossé ces déclarations.
            Mais, pour Jean Max Bellerive Premier ministre tout est parfait. Il se positionne. Il porte ombrage au président Préval et semble même le défier. Car ce dernier est aujourd’hui décrier par la « communauté internationale ». Bellerive a eu même l’impudence d’avancer que « la CIRH est un atout pour la souveraineté d’Haïti. » On voit pourquoi, qu’avec de tel dirigeant, le pays sombre. Et, l’avenir proche n’est pas trop encourageant avec Martelly ou Manigat à la tête du pays. D’ailleurs, ils avaient avalisé la CIRH sans aucune critique le 15 février dernier (voir Haïti Progrès Vol 28 # 38).
            Parallèlement à la CIRH il y a un autre organisme dont le public n’entend pas beaucoup parler. C’est le Fonds pour la reconstruction d’Haïti (FRH). Apparemment, il est dirigé par le ministre des Finances Ronald Beaudin qui en est son président. Tout comme la CIRH avec Bellerive, qui n’est qu’un figurant, le FRH, qui est une structure dit-on spéciale de la Banque Mondiale, a à sa tête un administrateur. Le vrai patron est donc M. Joseph Leitman. « Le FRH a déjà financé 15 projets, dont un projet de 68 millions de dollars, en vue du ramassage des débris » a indiqué Leitman qui a poursuivi en disant que « 65 millions de dollars approuvés par le fonds sont alloués à la construction de logements. » M. Beaudin a précisé qu’ « une superficie d 396 carreaux de terre est disponible pour accueillir ces logements de toute catégorie sociale. 140 carreaux sont disponibles dans la zone de Gressier, 200 carreaux au pied du morne à Cabri, 50 à la sortie nord de Port-au-Prince, et une parcelle dans la commune de Tabarre. » On peut déjà prévoir que la majorité de ces logements ne seront pas pour les démunis qui vivent sous les tentes. Ronald Beaudin a continué en expliquant que « c’est seulement une petite partie des projets approuvés par la CIRH qui sont financés par le Fonds. D’autres projets sont financés au plan bilatéral et par différentes organisations pour plus d’un milliard de dollars. » Donc, c’est cette entité qui semble être le vrai moteur de la reconstruction ? Reconstruction qui se fera bien sur selon les normes de l’étranger.

Source: Haiti Progres

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