Haïti: «C'est étourdissant de voir le nombre d'organisations qui veulent s'impliquer. Les efforts sont trop éparpillés », a déclaré l'envoyée de l'Unesco pour Haïti Michaëlle Jean qui fustige le manque de coordination entre les différents acteurs intéressés dans le processus de reconstruction d'Haïti 9 mois après le passage d'un tremblement de terre qui a réduit à sa plus simple expression la croissance et le développement socioéconomique du pays.
Michaëlle Jean qui vient juste de troquer sa parure de gouverneure de gouverneure générale du Canada pour enfiler son manteau de représentante de l'Unesco pour son pays d'origine semble être consciente de l'immensité de sa nouvelle tâche. Celle-ci consiste à
soutenir les efforts de reconstruction du système d'éducation et des infrastructures patrimoniales, rapporte cyberpresss.ca.
L'éducation est l'un des secteurs les plus touchés par le séisme du 12 janvier 2010. En Effet, Haïti, 5000 écoles et plusieurs universités privées et entités de l'Université d'Etat d'Haïti ont été détruites suite à cette catastrophe. Toutefois, en ce qui concerne le système éducatif haïtien, le tremblement de terre n'a fait qu'empirer une situation déjà catastrophique bien avant le 12 janvier. Cela n'a pas échappé à l'attention de l'ancienne gouverneure du Canada qui prône la refondation du système éducatif.
«C'était la loterie-école. Le réseau était composé à 80 % d'écoles privées, et il n'y avait aucun critère de compétence. Il ne faut pas seulement rebâtir, il faut plutôt refonder le système d'éducation haïtien», a préconisé Mme Jean dans une interview au journal canadien Le Soleil.
Faire un bilan
La première étape est d'abord de «mettre de l'ordre dans la maison». «C'est essentiel. Il faut faire le bilan de tous ces gens impliqués dans le secteur de l'éducation afin de travailler de façon cohérente.» C'est la seule façon d'arriver à un plan d'action concerté qui doit aussi impliquer tous les Haïtiens. «Il faut absolument les inclure et travailler avec eux, dans le respect. »
Michaëelle n'est pas allée par quatre chemins pour critiquer, comme beaucoup d'autres observateurs, le processus de reconstruction d'Haïti qui tarde à se matérialiser. « C'est presqu'une injustice, les gens se sentent presque abandonnés», affirme la représentante de l'Unesco qui pense que l'élection présidentielle prévue en novembre a contribué au ralentissement du processus de construction.
Un poste à l'Université Laval
A côté de son statut de représentante de l'Unesco, Michaëlle Jean est également la présidente du conseil d'administration de l'Institut québécois des hautes études internationales, a en croire une annoncé de l'Université Laval. L'ancienne gouverneure générale du Canada, voit cette collaboration d'un bon oeil.
« Le mandat que l'Unesco me confie m'amène à développer des partenariats pour la reconstruction en Haïti. C'est formidable de s'associer à un bassin d'une soixantaine de chercheurs », a-t-elle indiqué mercredi.
De son côté, l'Université Laval s'est réjouie de pouvoir compter sur l'expérience et l'expertise de Mme Jean, qui participera ainsi aux grandes orientations de l'Institut, conclut l'article de Le Soleil.
C.L.G
Quel est le plan de la Reconstruction et qui en est responsable?
"Nous sommes allés à l'hôtel de ville, nous n'avons rien appris. Nous sommes allés à Terre des Hommes, rien ... Donc, jusqu’à présent nous n’avons rien reçu. Rien. Nous sommes assis ici et nous n'avons aucune idée de ce que l’avenir nous réserve. "
- Rosie Benjamin, membre du Comité de Camp Parc Sentra
"Il n'y a pas un plan pour nous indiquer à quel endroit on doit aller. Jusqu'à présent, personne ne nous a dit où aller. "
- Jean Widdy Saint-Félix, membre du Comité de Camp Simon Bolivar Camp
Neuf mois après le tremblement de terre catastrophique en Haïti qui a tué quelque 300,000 et laissé 1.3 million sans abris, plusieurs rapports et articles continuent de dénoncer les conditions terribles dans les 1,354 camps sordides, Ayiti Kale Je a décidé de se pencher sur la question.
• Y a t-il un plan pour les réfugiés, et si oui, quel est-il?
• Qui est responsable?
• Est-il efficace?
Une douzaine d'interviews, des dizaines de documents et de nombreux appels téléphoniques plus tard, Ayiti Kale Je a découvert qu’il existe un plan. Toutefois, il n'est pas facilement accessible aux médias ou au public haïtien, il n’est pas très bien coordonné et à ce jour, il n'est pas supervisé par un organisme d’état ou un ministère haïtien, ce qui rend difficile voire impossible, la responsabilisation.
Cet article est le premier d'une série de trois qui examine le plan, ses défis et son efficacité.
Autres articles:
Partie 2 – Quels sont les défis?
Partie 3 – Sera t-il efficace?
Chaque semaine il ya de nouveaux rapports et articles sur les conditions terribles dans les camps.
Qui est responsable?
Alors que cinq ministères du gouvernement haïtien sont en quelque sorte touchés par la question (Planification, Intérieur, Travaux Publics, Affaires Sociales et Economie et des Finances), il apparaît que la planification et la coordination du relogement des 1.3 million de personnes déplacées interne ont jusqu'ici été supervisées et gérées par des entités étrangères - deux des 12 "Clusters" ("regroupements") - le Cluster Logement et de la Coordination et la Gestions des Camps (CCCM).
Les Clusters sont des regroupements d'organismes des Nations Unies, des organisations non-gouvernementales (ONG) et d'autres organisations internationales autour d'un secteur ou d’un service fourni au cours d'une crise humanitaire. Le personnel international essaie de réunir et de coordonner les ONG et les organismes en fonction du domaine d'intervention.
Les réunions nationales et locales des Clusters se produisent chaque semaine, mais les comptes rendus et les rapports des participants indiquent que – dans les cas de Logement et CCCM – les ministères participent rarement a ces réunions, dont beaucoup se déroulent en anglais. (Il faut indiquer que, les représentants du gouvernement au niveau local participent dans les réunions des Cluster.)
Le manque de coordination et de participation du gouvernement au niveau national est un obstacle, d’après Gehard Tauscher, le coordonnateur du Cluster Logement. Il ajoute qu'il souhaite que «toutes les couches du gouvernement se réunissent pour parler d'une seule voix."
"Je voudrais qu'ils enferment tous les gens dans un endroit agréable pour un week-end - l'ONU, le personnel des ONGs et le gouvernement national - et qu’ils ne les laissent pas sortir avant de prendre des décisions," a t-il dit.
Un membre du personnel Cluster Logement, Deborah Hyde, gestionnaire de l'information pour le Cluster Léogane, a utilisé un peu moins de tact.
"Nous avons besoin de leadership et, malheureusement, dans ce pays, la capacité pour cela n'est pas là," dit Hyde à Ayiti Kale Je.
Tauscher et d'autres ont reconnu que le gouvernement national n’a pas pu prendre la question du logement en main immédiatement, en partie à cause du fait qu'il a été directement touché par le tremblement du terre – environ 20% des employés d’administration publique ont été tués ou blessés, et sept des 11 ministères se sont effondrés.
Mais neuf mois plus tard, il semble toujours y avoir un manque de coordination et de leadership.
L'absence des ministères pourrait également être due à l'usurpation, réelle ou apparente, du pouvoir par la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d'Haïti (CIRH), la commission de 30 membres dirigé par l'ancien président américain Bill Clinton et le premier ministre haïtien Jean Max Bellerive.
Il semble qu’il y a un manque de coordination entre la CIRH et le Cluster Logement également.
Un Powerpoint du Cluster Logement obtenu par Ayiti Kale Je en date du 4 octobre finit avec cette proposition – "Dans l'avenir ... la coopération / intégration de S[helter] C[luster] / Système Cluster avec la CIRH?" [notre traduction]
La question posée dans cette présentation indique que jusqu’à présent, "la coopération" et l’"intégration" entre le Cluster Logement et la CIRH n'ont pas encore eu lieu.
Malheureusement, de nombreuses tentatives pour parler avec les autorités gouvernementales haïtiennes – ministères et CIRH – se sont heurtées à des portes closes et des appels téléphoniques sans réponse.
Malgré de nombreuses tentatives pour interroger des membres de la CIRH, y compris Priscilla Phelps, "Senior Shelter Advisor " à la Commission sur un contrat de l'US AID, Ayiti Kale Je a été plutôt renvoyé aux hommes d'affaires du secteur privé, membres d’une commission ad hoc créée en Janvier, mais qui, il semble, n’existe plus.
Elle comprenait le banquier Charles Clermont, le ministre du tourisme Patrick Delatour, qui est également copropriétaire d'une entreprise de construction et de ciment, et Gérald-Emile "Aby" Brun, architecte et hommes d’affaires.
Clermont et Delatour n'ont pas retourné nos appels et courriels, et Brun nous a suggéré d'appeler plutôt le ministère de l'intérieur. Ensuite il a plaisanté: «Nous sommes tous en train de nous renvoyer la balle, n'est-ce pas?"
Interrogé sur le rôle des ONG, des plans de relogement des résidents du camp et les menaces d'expulsion, Brun a critiqué les ONG pour "protéger les squatters. " Brun est propriétaire d’une partie des terres choisies par le gouvernement pour installer un camp de relocalisation.
Quel est le contenu du plan?
Jusqu'à présent, aucun organisme n'a rendu public un plan, mais Ayiti Kale Je a obtenu un document daté du 27 Septembre intitulé «Stratégie de retour et de relocalisation – Draft 5" qui décrit le plan des agences de l'ONU et les Clusters.
Selon des sources au sein du Cluster Logement, le plan a été remis au " gouvernement haïtien », mais on ignore à quels ministères, organismes, commissions ou bureaux.
Le plan prévoit, en vue de la faisabilité:
"[1] Le retour sur lieu d’origine… ; [2] La relocalisation en province d’où ils sont originaires et/ou ils possèdent des terres ...; [3] La relocalisation vers un site planifié, en dernier recours."
Le plan prévoit que "[l]es services de base seront graduellement accessibles dans les quartiers d’origine et diminueront progressivement dans les camps afin de créer un facteur d’attraction vers les quartiers d’origine…"
Afin de pousser les habitants des camps à partir, les agences vont leur offrir aussi ce que l'USAID appelle les "paquets de retour."
Par exemple, un déplacé peut recevoir en espèces (US$150 pour les personnes dont le logement est en bon état, une moyenne de US$1,000 pour ceux qui ont besoin de réparer leurs maisons), un contrat de travail au salaire minimum "argent-contre-travail" pour un mois, et bons scolaires et des nourriture.
En raison de la surdensité des anciens quartiers avant le 12 janvier, et du fait que certains quartiers sont inadaptés pour le logement, tout le monde ne pourra pas retourner dans les quartiers d’origine. Ces personnes seront relocalisées dans des nouvelles cités, probablement situées sur un morceau de 7,000 hectares de terres que le gouvernement a déclaré "d’utilité publique" plutôt cette année.
Avant la construction de maisons permanentes, les ONG et les organismes prévoient de construire 135.000 "abris transitoires" ou "T-Shelters," qui sont de 12 à 18 mètres carrés, ossature en bois ou en métal, murs de bois ou de plastique, et toit de tôle. Le coût, incluant le transport, les douanes et du travail, est d'environ US$1500 à US$2500 chacun. Les bailleurs de fonds ont déjà financé 120.000, ce qui signifie que US$240 millions de dollars ont été alloués pour ces derniers. Jusqu'à présent, environ 15.000 ont été construits.
Tous les 135.000 T-Shelters ne seront pas achevés avant Septembre 2011, selon un document récent du Cluster Logements. Dans l'intervalle, diverses ONG, comme CHF International travaillent sur des petits projets de quartier.
Un autre exemple est Habitat for Humanity, qui prévoit de construire des logements pour 50.000 familles dans tout le pays au cours des cinq prochaines années, selon le directeur Claude Jeudy. Mais, a t-il noté, à ce jour il n'existe pas de plan coordonné global qui dit à"chaque acteur ... quel rôle il doit jouer ... s'il y a un plan, je ne l'ai pas vu."
De retour au bureau Cluster Logement, des cartes murales indiquent quelle ONG s'est portée volontaire pour coordonner la réinstallation dans quelle zone, mais il y a des grands espaces blancs, ce qui signifie qu'il n'y a personne - aucune ONG, aucun organisme étranger ou local, aucune agence des Nations Unies - responsable de la réinstallation des déplacés dans les camps de ces zones.
"On a besoin de plus d’agences dans ces régions," dit Tauscher, en montrant le bidonville Cité Soleil.
Par ailleurs, la grand-mère de Saint-Félix, qui ne peuvent plus supporter la chaleur sous les tentes, est retournée dans sa maison. Une fissure géante traverse l’un des murs. Un mur autre est tombé complètement. Une feuille de plastique bleu l’a remplacé.
Benjamin n'a pas la même chance. Le tempête du 24 Septembre a trempé tous ses biens et a détruit sa tente. Sa famille s’est installée avec un ami, dans une tente étouffante, bondée, poussiéreuse. Les rayons du soleil de couleur bleue brillent à travers les parois en plastique et donnent aux piles de vêtements et de vaisselle une apparence encore plus sordide et triste.
Partie 2 – Quels sont les défis?
Partie 3 – Sera t-il efficace?
Le système "Cluster" en Haïti
Haiti-Recontruction : Pour un moratoire d’au moins 5 ans sur les accords internationaux
vendredi 25 février 2011
Par les Organisations membres du groupe de travail sur le Moratoire : APV, CHANDEL, Fondation Zanmi Timoun, FRAKKA, GARR, GREAAL, ICKL, JILAP, KRD, MCC, MODEP, PAPDA, POHDH, SAJ/VEYO, SAKS, SOFA, UNNOH
Document repris par AlterPresse
Mise en contexte
Le 12 janvier 2010, trois départements (Ouest, Sud-est, Nippes) du pays ont été frappés directement par un puissant séisme de magnitude 7.3 sur l’échelle de Ritcher causant d’énormes dégâts tant sur le plan humain, social, économique, culturel, mais aussi et pas des moindres sur le plan psychologique. Cependant les conséquences catastrophiques de ce phénomène naturel se sont rapidement fait sentir au niveau national par le déplacement de près d’un (1) million de personnes, en majorité vers les départements de l’Artibonite, du Centre, du Nord, du Nord-est, du Sud. En même temps, au niveau de la Capitale près d’un million d’autres vivent dans des conditions très précaires aggravant ainsi les conditions matérielles d’existence des masses populaires. Ajouter à cela, Haïti connaît une occupation militaire des puissances impérialistes à travers la Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTHA) qui, jumelée avec la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH), dirigée par l’ancien Président étatsunien, Bill Clinton, ont reçu de l’Assemblée Générale de l’ONU, de diriger et orienter les politiques économiques et sociales du pays. Cette situation montre qu’il y a nécessité de repenser l’Etat haïtien, de l’autodétermination du pays et de revisiter la question des politiques publiques et de l’accessibilité des populations aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels (DESC).
Le mouvement social populaire est unanime à reconnaitre que la catastrophe est le résultat d’un processus socio-historique dont les principales caractéristiques sont l’exclusion, l’injustice et les inégalités sociales, aggravé par trois décennies d’application du néolibéralisme. Alors que la situation des victimes et déplacés tend à s’empirer, les plans des puissances impérialistes d’utiliser le pays comme paradis pour les zones franches vont bon train et l’économie haïtienne continue à faire les frais des mauvaises politiques publiques empêchant toute structuration des secteurs de production et la mise en place de politiques publiques viables dans le pays. En raison des politiques économiques dictées par les Institutions financières internationales (Banque Mondiale, FMI, BID, etc.), et les accords de libre-échange qui paupérisent l’économie du pays en particulier l’agriculture paysanne qui couvre plus de 80% des activités économiques dans le pays, nous sommes aujourd’hui le pays vivant dans l’extrême pauvreté prêtant le flanc à d’autres catastrophes de ce genre. A noter que le processus de paupérisation de l’économie haïtienne tel que nous le vivons aujourd’hui a démarré sous la dictature des Duvalier notamment sous les gouvernes de Jean Claude Duvalier qui s’est autorisé à faire une prétendue révolution économique dont les éléments centraux ont été la subalternisation de l’économie du pays à l’impérialisme en déstructurant l’économie paysanne par l’abatage des cochons créoles et libéralisant, de manière outrancière, toute l’économie du pays sous prétexte d’intégration du pays dans l’économie régionale et mondiale. Ce processus á été accéléré sous les régimes militaires et les autres régimes à vernis démocratiques qui n’ont en rien ébranlé les structures oligarchiques, injustes et inégalitaires qui caractérisent la formation sociale haïtienne.
Au lendemain du séisme, l’ensemble des organisations du mouvement social ont repris l’une des recommandations autour de laquelle elles se battent depuis plusieurs années exigeant la rupture d’avec le système et d’avec les politiques néolibérales qui ont fait leurs preuves pendant les 40 dernières années notamment les vagues de libéralisation du début des années 80 (1982-1987), 90 (1994-1997) et de la décennie 2000-2010 marquée par l’application aveugle des politiques publiques calquées sur les programme d’ajustement structurel. Ainsi, plusieurs organisations du mouvement social haïtien se sont regroupées dans le but de lancer une campagne pour un« moratoire » d’au moins 5 ans sur les accords de libéralisation commerciale et la mise en place d’une politique économique et sociale en dehors de la logique du marché et des politiques d’ajustement structurel.
Cette première phase de la Campagne s’étend sur une période de dix (10) mois, soit de Janvier à Octobre 2011.
Les Objectifs de la Campagne
L’objectif principal de la campagne est d’exiger à l’État haïtien à solliciter et à obtenir des Parties un Moratoire d’au moins cinq (5) ans sur les accords de libéralisation commerciale tout en plaidant pour la mise en place des politiques publiques visant à renforcer les capacités du pays pour renégocier ces accords au profit de son développement économique et social et une intégration réelle. De cet objectif global découlent d’autres objectifs plus spécifiques :
1- Vulgariser les contenus de ces accords et montrer leurs conséquences et implications pour le pays en général et pour les classes défavorisées en particulier ;
2- Montrer le caractère illégitime et illégal de ces accords eu égard aux lois haïtiennes, à la constitution et aux conventions internationales relatives aux droits humains en particulier les DESC ;
3- Forcer l’État haïtien à ratifier le Pacte International relatif aux Droits économiques, Sociaux et Culturels(PIDESC) ;
4- Contribuer au renforcement des luttes populaires en faveur de politiques publiques alternatives en Haïti ;
5- Proposer et promouvoir des éléments de politiques publiques alternatives
6- Connecter notre plaidoyer aux mobilisations et aux mouvements du même genre aux niveaux régional et international ;
7- Contribuer au changement des paradigmes de coopération internationale axés sur la logique de marché et des politiques d’ajustement structurel ; et
Les résultats attendus
Haïti cesse de participer aux négociations dans le cadre du cycle de Doha (OMC), en panne de consensus pour pouvoir définir des politiques économiques et sociales capables de lui permettre de participe aux processus d’intégration
Le gouvernement haïtien analyse en profondeur les Accords de Partenariat Economique (APE) avec l’UE et renégocie les termes en rapport avec les politiques de développement national
Haïti obtient un moratoire sur les versements au titre du Service de la Dette aux Institutions Financières Internationales (IFI) et que ces fonds soient réinvestis dans la mise en place de structures et d’infrastructures économiques et sociales pour faciliter l’accès aux DESC par les populations.
L’Etat haïtien et Parlement ratifient le Pacte International relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels (PIDESC)
L’Etat haïtien engage le processus d’élaboration de politiques publiques viables avec toutes les couches de la population haïtienne en vue de renforcer les capacités du pays à participer aux processus d’intégration au niveau régional et mondial de façon souveraine.
Les principales activités
Les activités majeures de la campagne seront de plusieurs ordres dont :
1) formation, information, sensibilisation, mobilisation avec la participation de groupes d’artistes, intellectuels, musiciens haïtiens
2) plaidoyer avec pour cibles principales : le Gouvernement haïtien, le Parlement haïtien, les Institutions internationales et régionales
3) proposition d’alternatives et recommandations quant aux politiques publiques à définir et/ou adopter dans le pays et la mise en place des structures nécessaires
4) des manifestations pacifiques, des sit-in, et activités socioculturelles, etc
Reconstruction: De projets en projets! Dimanche 20 mars 2011
Le lundi 1er mars 2011, la Commission pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH), dirigée par l’ancien président des Etats-Unis William J. Clinton qui est aussi représentant spécial de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et le Premier ministre haïtien Jean Max Bellerive a tenu sa cinquième réunion au Karibe Convention Center situé à Juvénat, Pétion-Ville. La CIRH a été créée en avril 2010 pour coordonner la reconstruction d’Haïti.
Plus les mois s’écoulent, c’est la confusion totale autour et même au sein de l’organisme. On ne sait pas exactement ce que coordonne la CIRH. Il semblerait que l’organisation est là seulement pour approuver des projets. Treize ont été approuvés pour un montant de 255 millions de dollars au cours de cette réunion, mais qui va implémenter ces projets ? La CIRH a déjà approuvé des projets pour plus d’un milliard de dollars. Elle peut toujours approuver des projets à n’en plus finir. Rien ne dit qu’ils vont être mis à exécution. Car, d’après le Dr Réginald Boulos « La CIRH ne dispose d’aucun moyen d’influencer le processus de déblocage des fonds promis à Haïti. » Mais elle à les moyens, pas très honnête semble-t-il, pour choisir des firmes nord-américaines. L’agence en ligne AlterPresse nous apprend que « la France a protesté contre la procédure appliquée pour retenir une firme qui aura à mettre en place un bureau intitulé « Performance Anti-Corruption Office (PAO). La firme sélectionnée est la multinationale américaine Price Warehouse and Coopers. » Entre temps, le Japon et l’Espagne se sont intégrés au sein de la CIRH et ils ont contribué chacun 30 millions de dollars.
N’est-ce pas sarcastique : On pratique la corruption pour mettre en place un bureau anti-corruption ! La Norvège a aussi exprimé des réserves sur la méthode de travail de la CIRH. « Lors du vote (des 13 projets) deux membres se sont abstenus dont un représentant d’une grande institution financière internationale…..D’autre part, le plan stratégique mis au point en décembre 2010 pour les actions à entreprendre durant les 8 prochains mois a été partiellement discuté. Les thèmes concernant l’énergie, le logement, l’enlèvement des débris, l’eau et l’assainissement ont été abordés….» ce qui veut dire : rien en fait n’a été conclu. « Les autres axes relatifs à la santé, la création d’emploi, l’éducation etc. ont été reportés à une prochaine réunion prévue pour le 8 avril. »(Idem) On aimerait savoir le montant débourser, pour épuiser le temps en palabres, pour cette cinquième réunion ? Au cours de la réunion, le représentant du Brésil, M. Antonio Pereira, voyant peut être qu’on est en train de ridiculiser le pays à fait savoir que « les projets que nous finançons doivent pouvoir s’appliquer à Haïti. Sinon on va approuver des projets non-adaptés. » Déjà, les chefs d’Etats de la CARICOM au cours de leur 22 ème réunion, où avait pris part le président de la République René Préval, tenue récemment avaient émis de sérieux réserves concernant la CIRH. « Les chefs d’Etats recommandent une révision des méthodes de travail afin de garantir que les priorités du gouvernement haïtien soient prises en compte dans un contexte d’urgence. » Ces chefs d’Etats pensent que « les projets approuvés ne reflètent pas les priorités immédiates alors que leur mise en œuvre est incertaine. » C’est tout dit ! Et, certainement René Préval a endossé ces déclarations.
Mais, pour Jean Max Bellerive Premier ministre tout est parfait. Il se positionne. Il porte ombrage au président Préval et semble même le défier. Car ce dernier est aujourd’hui décrier par la « communauté internationale ». Bellerive a eu même l’impudence d’avancer que « la CIRH est un atout pour la souveraineté d’Haïti. » On voit pourquoi, qu’avec de tel dirigeant, le pays sombre. Et, l’avenir proche n’est pas trop encourageant avec Martelly ou Manigat à la tête du pays. D’ailleurs, ils avaient avalisé la CIRH sans aucune critique le 15 février dernier (voir Haïti Progrès Vol 28 # 38).
Parallèlement à la CIRH il y a un autre organisme dont le public n’entend pas beaucoup parler. C’est le Fonds pour la reconstruction d’Haïti (FRH). Apparemment, il est dirigé par le ministre des Finances Ronald Beaudin qui en est son président. Tout comme la CIRH avec Bellerive, qui n’est qu’un figurant, le FRH, qui est une structure dit-on spéciale de la Banque Mondiale, a à sa tête un administrateur. Le vrai patron est donc M. Joseph Leitman. « Le FRH a déjà financé 15 projets, dont un projet de 68 millions de dollars, en vue du ramassage des débris » a indiqué Leitman qui a poursuivi en disant que « 65 millions de dollars approuvés par le fonds sont alloués à la construction de logements. » M. Beaudin a précisé qu’ « une superficie d 396 carreaux de terre est disponible pour accueillir ces logements de toute catégorie sociale. 140 carreaux sont disponibles dans la zone de Gressier, 200 carreaux au pied du morne à Cabri, 50 à la sortie nord de Port-au-Prince, et une parcelle dans la commune de Tabarre. » On peut déjà prévoir que la majorité de ces logements ne seront pas pour les démunis qui vivent sous les tentes. Ronald Beaudin a continué en expliquant que « c’est seulement une petite partie des projets approuvés par la CIRH qui sont financés par le Fonds. D’autres projets sont financés au plan bilatéral et par différentes organisations pour plus d’un milliard de dollars. » Donc, c’est cette entité qui semble être le vrai moteur de la reconstruction ? Reconstruction qui se fera bien sur selon les normes de l’étranger.
Source: Haiti Progres
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